La résilience des entrepreneurs bruxellois face aux crises

Ce mercredi, à l’initiative des partenaires UCM, UNIZO, hub.brussels et 1819, cinq entrepreneurs ont pris la parole et ont échangé avec 15 parlementaires de la commission économie du Parlement bruxellois sur l’évolution de leurs entreprises et les conditions de leur rebond entrepreneurial en pleine crise sanitaire.

Horeca, parfumerie, agence digitale, espace de coworking et service traiteur… Ces entrepreneurs représentent 5 secteurs d’activités qui opèrent dans la même Région et qui font preuve de résilience depuis près de deux ans.

« J’ai d’abord beaucoup pleuré et puis j’ai pensé que si je ne me bougeais pas, personne ne le ferait à ma place », partage Marie Buron de chez Womanly. L’entrepreneur qui rebondit veut encore faire des affaires. Cela passe par la création de réseaux avec ses clients, et ses concurrents pour faire grossir son carnet d’adresses. L’entrepreneur résilient évalue également le potentiel de digitalisation de son activité avant d’opérer : moyen financier, de gestion, humain, … tant de paramètres sur lesquels la Région n’a pas communiqué avant de faire monter les entrepreneurs dans le train de la digitalisation. Conclusion : certains e-shops et sites-vitrine périment, comme l’explique le co-fondateur de l’agence Cherry Pulp.

La recherche de financement

Alors que finance&invest.brussels et le fonds bruxellois de garantie se sont vu renforcés et que le prêt proxi a vu le jour, ce sont les délais de mise en place et de paiement des primes régionales qui ne sont pas acceptés. En cause, le nombre de demandes. Le secteur Horeca, dont Ricotta et Parmesan, revendique une aide juste et prioritaire pour des entrepreneurs dans un réel besoin. Une analyse individuelle des demandes d’aides permettrait d’avoir une compensation à hauteur des pertes du chiffre d’affaires et de l’endettement.

Le manque de coopération des banques est regrettable pour la majorité des entrepreneurs qui agissent en flux tendu. Nombreux notent la différence d’approche entre la communication bancaire et l’expérimentation qu’ils en font. Ce constat est d’autant plus inquiétant pour le secteur Horeca.  Ces entrepreneurs se sont dès lors tournés, dans le meilleur des cas, vers les structures publiques et, dans les autres cas, sur le soutien familial et la collaboration avec d’autres entrepreneurs.

L’économie bruxelloise de demain

L’attractivité économique de la Région a plusieurs fois été remise en cause par les entrepreneurs témoins. Le renforcement de la Low Emission Zone (LEZ), l’absence de touristes ou encore les conditions sanitaires ont été visés comme ayant un impact significatif sur leurs activités.

Le centre-ville est devenu désert en raison du télétravail. Selon le baromètre de Brupartners Entrepreneurs Indépendants réalisé en septembre, ce sont 60% des répondants qui subissent un impact du télétravail des autres entreprises. Plus de trois entrepreneurs sur 10 (32%) notent une diminution de leur chiffre d’affaires et 30% une diminution de leur clientèle. Ils sont seulement 3% à faire part d’une augmentation de leur chiffre d’affaires. Les entrepreneurs se questionnent sur le chaland de demain. Quel sera le client qui achètera et consommera leurs services ?

A cela s’ajoute, un défi supplémentaire qui s’annonce pour ces entrepreneurs avec la transition économique. UCM a insisté pour que cette transition soit juste, inclusive et tienne compte des difficultés économiques des indépendants et PME suite à la crise Covid. Les entrepreneurs devront encore faire preuve de résilience à ce niveau, c’est pourquoi l’accompagnement et des aides seront nécessaires.

Préservez la résilience

Alors que la création d’entreprise augmente de manière significative à Bruxelles depuis 2016, UCM appelle à des dispositifs d’aides régionaux à destination des créateurs d’entreprises. Trop de starters se sont vus refuser primes et droit passerelle puisqu’ils n’avaient pas de chiffres d’affaires à présenter pour l’année antérieure à celle de crise. 

Enfin, les entrepreneurs résilients d’aujourd’hui cherchent des profils qualifiés pour constituer leurs équipes. Pour faire converger l’offre et la demande, UCM soutient l’apport d’une aide financière pour les petites entreprises qui investissent dans la formation en alternance des jeunes et des demandeurs d’emploi. Un levier que de nombreux entrepreneurs sous-estiment.

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Sophie Heuskin

Sophie Heuskin

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