Le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem, souhaite étendre l’utilisation des paiements électroniques et réduire drastiquement les paiements en espèces. Cela passe par une obligation pour les commerçants de proposer un moyen de paiement électronique aux consommateurs.
Cette volonté était dans l’accord de gouvernement, cela se confirme dans le plan de lutte contre la fraude du ministre Van Peteghem présenté le mois dernier. Ce dernier a concerté UCM sur la mise en œuvre de cette obligation.
Nous regrettons que la mesure soit annoncée uniquement sous l’angle de lutte contre la fraude. C’est stigmatisant ! Les commerçants qui n’ont pas de moyen de paiements électroniques ont leurs propres raisons et définissent leurs besoins.
Les paiements électroniques coûtent cher !
Une de ces raisons est la perception du coût élevé des paiements électroniques. Cela ressort de notre dernière enquête menée en juin sur le sujet. En effet, l’appréciation du coût est pour 81% des répondants jugée élevée ou très élevée. Le coût mensuel des paiements électroniques est pour 56 % supérieur à 50 euros. Pour 23%, il est même supérieur à 100 euros. A noter que 14% des répondants ne connaît pas le coût mensuel.
Ils sont toutefois respectivement 88 et 81% à offrir la possibilité de payer respectivement par carte de débit et carte de crédit. Seulement 31% offrent la possibilité de payer par smartphone et 11% par QR code. Ils sont 4,65% à ne pas proposer de mode de paiement électronique.
Cette perception est fondée sur plusieurs éléments :
- La complexité de la structure de coût des paiements électroniques et l’implication d’une multitude d’acteurs rend difficile la comparaison et manque de transparence ;
- Une formule tarifaire non adaptée peut alourdir facilement (et inutilement) la facture ;
- Des formules spécifiques pour certains commerçants (pex libraires) ne sont pas disponibles;
- Une multiplication des modes de paiements représente un coût
A la question sur l’obligation de proposer un moyen de paiement électronique, ils sont 52% à dire que cela ne devrait pas être obligatoire car cela coûte trop cher au commerçant et 5 % car il n’y a pas de demande du consommateur. Ceux qui estiment que cela devrait être rendu obligatoire sont 10% si c’est simple et efficace, 15% à condition d’un soutien financier et 17% si c’est gratuit.
Des garanties !
Lors de cette concertation, UCM a demandé des garanties :
- La possibilité de payer en cash doit être maintenue ;
- La notion d’outil de paiement électronique doit être comprise au sens large donc y compris les paiements digitaux. Le marché évolue à toute vitesse à ce niveau avec des innovations régulières ;
- Un effort est attendu de tous les acteurs de la chaîne de paiements pour davantage de transparence et une diminution des coûts des paiements électroniques ;
- Un soutien financier (pex déductibilité fiscale) doit être prévu.
Par ailleurs, nous faisons un appel aux fournisseurs de terminaux et d’abonnement de paiement en faveur des indépendants et PME sinistrés des récentes inondations. Nous leur demandons d’examiner la situation au cas par cas des entrepreneurs concernés et de permettre entre autres la suspension de leur abonnement voire la résiliation anticipée.