Le groupe des 10 (dirigeants syndicaux et patronaux) a abouti à un projet d’accord équilibré. Et ce, sur quatre questions fondamentales.
Salaire minimum : évolution maitrisée
C’était le dossier le plus sensible. Les syndicats posaient des demandes irréalistes (pour rappel la FGTB exigeait de passer d’un brut de 9,8 à 14 €/h, soit une augmentation de 42 %). Les politiques s’en sont mêlés. Bref, la tension était palpable.
Vers 4h30 du matin ce 08 juin, un accord a été trouvé entre patronat et syndicats pour une augmentation raisonnable, progressive et compensée du revenu minimum.
A partir d’avril 2022, le revenu minimum mensuel brut sera augmenté de 4,6 % pour passer de 1625 à 1702 €. Il est prévu que cette augmentation soit compensée par un nouveau mécanisme de réduction renforcée des cotisations patronales sur les très bas salaires.
En avril 2024 et 2026, de nouvelles augmentations sont prévues : chaque fois de 35 € brut. Toutefois, seul ce qui relève de la marge salariale restera à charge des employeurs. Tout le reste sera compensé. Ceci devra se retrouver dans la réforme fiscale promise par le gouvernement.
L’accord contient aussi une possibilité de nouvelle augmentation en 2028. Pour autant qu’elle n’entrave pas notre compétitivité et pourvu qu’elle soit, ici encore, compensée.
Flexibilité bienvenue
Point spécialement intéressant pour les employeurs : la possibilité de (faire) prester des heures supplémentaires volontaires est élargie à 240 heures (dont 120 seront exonérées de cotisations) jusqu’à fin 2022.
Pensions complémentaires
L’harmonisation des plans d’assurance-groupe entre ouvriers et employés devait être complète pour 2025. Cette échéance est reportée à 2030. C’est une bouffée d’oxygène pour les entreprises et les secteurs.
De plus, afin de s’assurer que cette harmonisation se fasse, une part de la marge salariale (0,1 point de pourcentage) sera systématiquement affectée aux pensions complémentaires entre 2023 et 2028.
Fins de carrière
Deux dossiers étaient sur la table concernant les fins de carrière. D’abord pour les « prépensions » : peu de concessions ont été faites par le banc patronal pour maintenir les travailleurs âgés à l’emploi.
Par ailleurs, concernant les crédit-temps de fins de carrière, les conditions ont été assouplies dans le même objectif.
Approbation UCM
Le conseil d’administration d’UCM a approuvé ce projet d’accord à l’unanimité. Reste à voir ce qu’il en est des syndicats et des autres membres du banc patronal avant de pouvoir vraiment parler d’un accord.