Faisant fi de la crise, les syndicats ne se satisfont pas de la « marge salariale ». Les enjeux de tous dépassent pourtant largement la question des salaires.
Une marge salariale en berne
Tous les deux ans, les partenaires sociaux doivent, par un accord interprofessionnel (AIP), déterminer une marge salariale, c’est-à-dire l’évolution des salaires en plus de l’indexation et des augmentations barémiques.
Cette marge ne peut dépasser un maximum fixé par le Conseil central de l’économie (CCE). Or le CCE vient de publier son rapport. Il explique qu’en plus de l’indexation prévue, estimée à 2.8 %, la marge (négociable) ne pourra pas dépasser 0.4 %. Les salaires ne pourront donc évoluer de plus de 3.2 % dans les deux prochaines années.
Inacceptable pour les syndicats
Les trois syndicats ont fait savoir qu’ils ne pouvaient négocier dans un cadre si restreint. Ils ont donc indiqué qu’ils ne se rendraient pas à la réunion du Groupe des 10 prévue mercredi dernier.
Le banc patronal a publié sa réaction. En résumé, nous ne disons pas que 0.4 % maximum est satisfaisant. Nous insistons par contre sur le fait qu’il y a des raisons objectives pour ne pas aller plus loin. La première de ces raisons est évidement l’état catastrophique de notre économie du fait de la crise liée au COVID-19.
Par ailleurs, ces discussions à l’arrêt bloquent aussi le dossier de l’adaptation au bien-être de certaines allocations sociales également confié aux partenaires sociaux. C’est regrettable. Cela concerne la revalorisation notamment des pensions les plus basses et les plus anciennes, tant dans le régime des salariés que celui des indépendants.
Cet accord doit aussi être l’occasion de convenir des modalités de sauvetage de l’emploi qui en a et en aura sans doute cruellement besoin!
Nous souhaitons une reprise rapide des négociations et que cette suspension ne soit, comme il y a deux ans, que temporaire.