Quand l’entrepreneur traverse un moment compliqué, il s’adresse à son comptable pour être conseillé. UCM a donc fait fonctionner son réseau et organisé une table-ronde avec des comptables pour discuter des mesures de relance à mettre en place. Compte-rendu.
Lors des présentations et du premier tour de table, les mines sont graves et les traits tirés. Difficile de raconter la situation des clients. L’organisation que chaque bureau comptable a dû mettre en place pour respecter les mesures sanitaires et assurer un service de qualité à ses clients. Certains ont opté pour le télétravail. D’autres pour une présence en shift. La digitalisation des documents était déjà une réalité pour certains. Elle s’est accélérée pour d’autres.
Outre prendre le pouls de la profession, l’objectif de cette table-ronde était de discuter des mesures de relance à prendre pour soutenir les entrepreneurs. Ensemble, nous avons passé en revue différentes mesures fiscales, sociales et économiques. Cela a permis de nourrir les différentes mesures qu’UCM va proposer et défendre dans le cadre des projets de relance en préparation au niveau fédéral et au niveau régional (Bruxelles & Wallonie).
Tout d’abord, prolonger certaines mesures comme le report des délais fiscaux, l’accélération du remboursement de la TVA, ou encore l’assouplissement des mesures relatives au chômage temporaire pour force majeure et la prolongation du droit passerelle jusque fin juin (mesure obtenue depuis lors).
En matières de mesures fiscales, les comptables étaient plutôt favorables à une baisse de la TVA, ce qui relancerait la consommation mais ils craignent la réaction européenne qui a son mot à dire en la matière.
Ils sont assez fans de rendre accessible le tax shelter aux dirigeants d’entreprise, ce qui permettrait aux dirigeants d’entreprise de renforcer leurs fonds propres tout en bénéficiant d’un avantage fiscal.
Sur la table, se trouve également la possibilité d’établir une provision pour risque de pertes. Selon les professionnels du chiffre, c’est très compliqué d’évaluer à l’heure actuelle quel va être le montant des pertes. Et donc, ce mécanisme risque d’être une usine à gaz. Par contre, ils plaident pour une déduction d’investissement à 120 % et une déduction de 100 % des frais de représentation (resto, incentive, …).
Sur le plan économique, les comptables constatent que l’attitude des banques n’est pas toujours transparente. Il est parfois difficile de savoir qui, au sein de la banque, prend la décision et dans quel délai. Les banques restent très frileuses malgré la garantie assurée par le Fédéral et les Régions.
Reste également le problème des loyers. Les comptables constatent la difficulté à trouver un accord avec les propriétaires pour trouver des modalités adéquates pour surmonter la crise. Ils ont été convaincus par la proposition UCM. À savoir : le propriétaire laisse tomber 50 % du loyer et est dispensé du paiement du précompte immobilier; le locataire peut financer les 50 % restants avec un outil de trésorerie garanti par les Régions.
De manière générale, les professionnels du chiffre plaident pour une accélération du paiement des aides (Sésam, aides à l’investissement, …). Ils trouvent difficile pour les employeurs d’assumer le salaire garanti dès qu’un travailleur est écarté pour suspicion de contamination au covid19. Enfin, ils souhaiteraient qu’on puisse réfléchir à un ANR individuel afin de pouvoir offrir une prime aux travailleurs qui se sont particulièrement investis au sein de leur entreprise en cette période difficile.
Le débat fut intéressant, constructif et nécessaire. Nous continueront ces rencontres pour toujours mieux comprendre les besoins des indépendants et des entrepreneurs et toujours mieux les représenter et les défendre.