Faute d’accord des deux autres Régions sur la taxe kilométrique intelligente, la majorité bruxelloise planche seule sur une alternative: une taxe de congestion.
Cette nouvelle taxe serait payée par tous les véhicules présents sur le territoire de la Région bruxelloise. Rouler dans Bruxelles = payer la taxe. Les Bruxellois devraient également s’en acquitter.
Son tarif se situerait entre 1 et 3 €, à l’instar de ce qui se pratique dans d’autre capitales européennes comme Milan et Stockholm.
Seule certitude à ce stade, à lire les différentes iterviews parues sur le sujet dans la presse, la proposition irrite tant dans la majorité (PS) que de l’opposition (MR et PTB).
Pour le président du MR, « pas question, dans un pays aussi taxé que la Belgique, d’encore ajouter des taxes ».
Pour le PS, le Ministre président de la Région bruxelloise « attend des précisions sur sa supportabilité ».
Autrement dit, il craint l’impact sur le pouvoir d’achat des Bruxellois. Des compensations pour les Bruxellois, comme la gratuité de la STIB pour les mois de 25 ans et les plus de 65 ans, seraient à l’étude.
Pour le PTB, la mesure est antisociale. Elle coûterait entre 840 et 1.200 € par an par travailleur.
À ce stade, seuls Ecolo et Défi semblent soutenir la proposition dans sa version actuelle. Un peu mince comme majorité…
Pour UCM, la mobilité à Bruxelles est un sujet sérieux qui impacte l’environnement, la qualité de vie des Bruxellois, mais également l’activité des indépendants et PME.
Le politique dans son ensemble, tous niveaux de pouvoirs confondus, et pas seulement le gouvernement bruxellois, doit se concerter pour y apporter des solutions rapides et long terme.
Les indépendants, les PME et leurs travailleurs qui circulent dans Bruxelles supportent un coût évalué à au minimum 8 milliards d’euros par an.
UCM interroge régulièrement ses affiliés. Parmi les entraves à leur activité, les difficultés liées à la mobilité prennent une place de plus en plus importante, derrière la pression fiscale et le coût du travail.
Pour UCM, certaines balises sont à fixer pour répondre durablement aux problèmes de mobilité à Bruxelles :
- offrir des transports en commun de qualité comme alternative réelle à la voiture;
- moduler la taxation des déplacements dans la capitale en instaurant une taxation plus élevée aux heures de pointe;
- compenser toute nouvelle taxe par la suppression des taxes de circulation et de mise en circulation. UCM refuse toute augmentation nette de la pression fiscale sur les indépendants et PME.
- Conclure un accord de coopération entre Régions afin de ne pas créer de distorsion de concurrence entre indépendants et entreprises bruxellois, wallons et flamands.
En savoir plus
- Relire le compte-rendu de notre atelier de réflexion sur la mobilité mené avec des experts et des entrepreneurs.
- Pour commencer l’année 2020, nous étions au cabinet de la ministre bruxelloise Elke Van den Brandt (Groen) pour évoquer les grands enjeux de mobilité. Lire le résumé de cette rencontre
L'auteur.e de cet article
- Chargée de Communication chez UCM depuis 2009 et aujourd'hui responsable de la communication politique. Je veille à mettre en lumière le travail et l'expertise des conseillers du service d'études, toujours au service des entreprises wallonnes et bruxelloises.