Pas concernées, les PME, par la réduction collective du temps de travail? L’atelier de réflexion du 23 octobre dernier sur le sujet a démontré le contraire. Compte-rendu.
Pour nous aider dans ce travail de réflexion, nous avons invité Michel Cermak du collectif Roosevelt, coauteur de « Partageons le temps de travail. Entre chômage et burn-out : Mode d’emploi pour la semaine de 4 jours en Belgique ». Ouvrage qui, pour faire très bref, promeut la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire.
Pour alimenter le débat sur la réduction collective du temps de travail, nous accueillons @Mich_ka du collectif @Roosevelt_Be #mémorandum19 #projetde sociétés https://t.co/TM3KFC8ko4 via @YouTube
— UCM (@UCMMouvement) 23 octobre 2018
Notre position ? Le calcul « travailler moins + gagner autant = création d’emplois (compensatoires) » ne prend pas en compte la réalité des petites structures. Les exemples étrangers, et surtout les statistiques qui en découlent, ne nous ont pas convaincus. Et le côté « interchangeable » des salariés nous laisse sceptiques. Tant sur la forme – comment l’organiser dans une entreprise de 3 personnes -, que sur le fond – les employés ne sont pas des pions.
Et les entrepreneurs présents ? La première chose qu’ils ont souligné, c’est l’importance de la valeur « travail ». Non, travailler n’est pas un poison dont il faut se débarrasser. C’est une valeur. Une valeur qui doit être mise en avant dans notre société, dès l’arrivée sur les bancs de l’école. Un autre débat, passionnant, que nous aurons peut-être l’occasion de mener… Mais ce n’était pas le sujet du jour.
Autre point important souligné par les entrepreneurs présents, pour créer des emplois, il faut trouver des employés! Plusieurs entrepreneurs, issus de la province du Luxembourg, ont des difficultés à recruter les profils qu’ils recherchent. Une réalité que l’on ne retrouve pas dans les chiffres macro-économiques… Une réalité quand même!
Par ailleurs, une crainte a souvent été évoquée : l’absentéisme. Dans une PME si le travailleur n’est pas là, il n’y a personne pour le remplacer et le travail n’est pas fait.
Collectif ou individuel ?
Sur le principe, les « patrons » sont opposés à cette notion de réduction collective de temps de travail. Néanmoins, au regard de la nécessité qu’ont les PME d’être toujours plus flexibles, ils insistent sur l’importance de pouvoir trouver une solution concertée entre l’employeur et le travailleur.
Certains ont même été plus loin : la solution de promouvoir la flexibilité et le caractère individuel de la gestion de la carrière est peut-être la meilleure piste à suivre pour répondre à la fois aux aspirations des employeurs et des travailleurs. Mais va-t-elle régler le problème de chômage de masse?
Une seule certitude, ce ne sont pas les employeurs seuls qui peuvent régler ce problème de société.