Ce vendredi 14 septembre, c’est la rentrée académique. L’occasion de faire le point sur cette première année de collaboration entre l’UCM et l’Université de Namur. Une collaboration qui nous permet de connaître encore mieux le monde entrepreneurial… pour encore mieux le défendre !
Confronter notre connaissance du terrain avec les connaissances académiques. Dit comme cela, cela peut paraître abstrait. Et pourtant, la collaboration entre le service d’études UCM et la Chaire d’excellence pour la recherche et l’expertise en entrepreneuriat (CHEREE) de l’Université de Namur (UNamur) est tout sauf abstraite.
Basée sur l’échange d’informations et d’expertises, elle nous permet de confronter les attentes et les ressentis du terrain aux recherches académiques sur l’entrepreneuriat. Ce qui peut donner naissance, dans certains cas, à de nouvelles recherches en phase avec les besoins des entrepreneurs.
Un exemple concret. Suite aux premiers résultats sur les déterminants de l’intention d’engager des PME en Wallonie et à Bruxelles, une question a émergé. Elle concerne la compréhension de la « motivation d’opportunité » par les indépendants travaillant seuls. Même s’ils ont envie de développer leur entreprise et qu’ils en ont l’opportunité, les chefs d’entreprises francophones n’ayant pas de salariés n’ont pas forcément l’intention d’engager. Paradoxal, non ?
Nous avons donc soumis une proposition de contribution scientifique pour essayer d’expliquer cette ambiguïté. Pour résumer, il en ressort que le concept d’opportunité peut avoir une multitude de significations. Et se présenter sous des formes diverses. Comme la découverte d’une nouvelle ressource, d’un nouveau procédé de production et/ou de gestion, la modification d’une réglementation, la perception d’un changement dans les habitudes de consommation dans son environnement,… Autant de signaux qui peuvent être compris comme des opportunités par les entrepreneurs.
De plus, la perception, la reconnaissance, la sélection et l’exploitation d’éventuelles opportunités sont spécifiques à l’entrepreneur. Ses caractéristiques personnelles, ses capacités cognitives, son intuition, son réseau social, son environnement géographique, ses connaissances, ses compétences et ses préférences pour un domaine précis sont des éléments qui influencent son comportement et ses actes. Notamment dans la prise de décision face à ce qu’il perçoit comme une opportunité.
Enfin, la manière d’exploiter une éventuelle opportunité n’implique pas forcément l’engagement d’un collaborateur. En effet, un changement dans l’organisation interne, l’achat d’une nouvelle machine, la modification de l’offre de produits, … sont autant de manières de saisir une opportunité, sans modifier la taille de l’entreprise.
Cette proposition a été sélectionnée pour être présentée lors de trois conférences : une à Londres, une à Anvers et la troisième à Santander.
Au-delà de la reconnaissance de cette recherche, la participation à ce type d’événement nous met en relation avec les dernières thématiques de recherche relatives à l’entrepreneuriat et les dernières découvertes du monde académique sur ces sujets.
En tant que principale organisation de représentation et de défense des travailleurs indépendants, il est indispensable pour l’UCM de se tenir au courant de ces évolutions, de plus en plus rapides et complexes.
La meilleure compréhension de l’environnement socio-économique et de ces thématiques est une source d’inspiration pour l’argumentation de nos positions au profit des entrepreneurs.
L'auteur.e de cet article
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Charlie Wesley TCHINDA TAMETSA
Statisticien – Coordinateur des Etudes
UCM National - Service d'Etudes
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