Ce vendredi, c’est le Black Friday ! D’ailleurs, toute cette semaine, c’est Black Friday ! Et tant qu’on y est, ce sera Black Friday tout le mois ! Stimuler la créativité commerciale : oui ! L’anarchie commerciale, c’est non ! UCM rappelle ses propositions.
Vive la créativité commerciale !
Le Black Friday, comme d’autres traditions commerciales en provenance des Etats-Unis, s’impose désormais dans le calendrier commercial des consommateurs et des commerçants Belges.
Sur le terrain du commerce indépendant, cette excuse à la course aux promotions est accueillie avec méfiance – et une certaine fatigue… Il faut dire que la concurrence est rude. Les grandes enseignes commerciales rivalisent de créativité et d’annonces racoleuses pour attirer le chaland et l’inciter à ouvrir son portefeuille.
Alors, ceux qui sont stratégiquement placés par rapport à ces derniers vont « suivre le mouvement » pour bénéficier, eux aussi, de l’augmentation du passage des consommateurs à ce moment de l’année. D’autres, vont déployer une véritable stratégie de différenciation pour attirer les consommateurs dans leurs boutiques. C’est comme ça qu’on voit fleurir des « Friday » d’a peu près toutes les couleurs, au gré de la très grande créativité de nos entrepreneurs.
Enfin, et ils sont nombreux, restent les bras croisés, en observant tout ce cirque d’un œil circonspect, voire râleur.
Une promo, ça coûte
Parce que oui, il faut le dire, pour un commerçant indépendant, organiser une période de promotion comme celle du Black Friday, ça ne va pas de soi.
D’abord, parce que juste après avoir rangé les décorations d’Halloween (une autre « nouvelle tradition »), il faut déjà se remobiliser pour organiser une campagne autour du Black Friday. Ceci demande du temps mais aussi des investissements en matériel. Sans oublier le temps et les investissements nécessaires à la communication en ligne.
Ensuite, il faut garder à l’esprit que chaque réduction accordée par le commerçant constitue pour lui un manque à gagner. Ce manque a gagner, si il n’est pas compensé par une forte augmentation du volume de vente, se répercutera sur la capacité d’investissement dans l’entreprise voire sur la rémunération que l’indépendant s’octroie. Pour beaucoup, ce risque n’est tout simplement pas envisageable.
Enfin, il faut aussi souligner le coût sociétal désastreux de cette événement qui n’a d’autre vocation que de vendre et vendre toujours plus et remplit avant tout les poches de multinationales.
Et si on mettait de l’ordre ?
Avec le Black Friday, on voit que les enseignes ne cherchent même plus a justifier les périodes de promotion. A ce train-là, on peut vite en arriver à proposer des promotions 365 jours par an. Aujourd’hui, même les consommateurs se sentent perdus entre les différents moments de réduction.
UCM en appelle donc aux pouvoir publics pour clarifier les choses et rendre possible une concurrence équitable.
Cela implique non seulement de faire respecter le cadre existant en matière d’affichage des prix (pour éviter les « fausses réductions ») et l’interdiction de la vente a perte (hors période de solde) mais aussi de mieux encadrer ces périodes de réductions « sauvages » en limitant leur durée, leur fréquence ainsi que les périodes de communication autour de ces événements.
Parce qu’en dépit de l’omniprésence de groupes internationaux dans tous les secteurs du commerce, nos commerçants indépendants et beaucoup de consommateurs restent attachés à l’institution des soldes, comme métronome bien réglé du rythme commercial en Belgique.
Enfin, UCM en appelle aussi à la prise de conscience des consommateurs de l’impact de leurs comportement d’achats sur l’économie, l’environnement et les relations sociales et donc de leur propre bien être et de celui de leurs proches.
Ceci doit-être rendu possible par un rééquilibrage (fiscal notamment) et une prise en compte des coûts sociétaux réels de la consommation de masse au profit d’une approche locale et responsable de la consommation et du commerce.
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