Chaque trimestre, UCM interroge les indépendants et chefs de PME wallons et bruxellois. Les réponses sont synthétisées dans un indice de confiance de ceux-ci concernant la perception de l’évolution de leurs activités et de l’économie en général. Une valeur de l’indice supérieure à 100 est le signe d’une évolution positive de la conjoncture, alors qu’une valeur de l’indice en dessous de 100, montre une évolution négative de la conjoncture.
Au 1T2013, les chefs de PME wallons et bruxellois voient leur confiance se raffermir, passant de 93,7 à 96,3 (+2,6), mais elle reste en dessous de son niveau de stabilité (100).
Progression de l’activité et optimisme pour les trois prochains mois
La confiance des chefs de PME wallons et bruxellois, poursuit sa progression en passant de 93,7 à 96,3 (+2,6), mais reste en-dessous de son niveau de stabilité. Cette amélioration peut être expliquée par plusieurs facteurs, tels que l’amélioration du volume de l’activité, l’optimisme quant à la progression de celle-ci lors des prochains mois et la confiance dans la situation de leur propre entreprise. En effet, la composante relative au volume de l’activité s’accroît de 93,9 à 98,6 prenant ainsi plus de 4,5 points. Les chefs d’entreprise sont plus optimistes pour les trois prochains mois. Le sous-indice qui recueille leurs anticipations à court terme s’établit à 101,0 et passe au-dessus du point de stabilité (100).
La confiance dans la situation de leur propre entreprise augmente significativement. C’est une bonne nouvelle. L’indicateur lié à cette perception affiche 99,4 (+3,6) contre 95,8. Bien qu’il soit légèrement en-dessous de son point de neutralité (100), on peut s’attendre à un retour à la stabilité, même si l’on reste très loin des valeurs qu’il affichait avant le déclenchement de la crise du coronavirus au 4T2019 (104,4). En revanche, L’appréciation des responsables de PME sur le fonctionnement de l’économie dans son ensemble est meilleure (+3,1) en comparaison avec son niveau d’il y a 3 mois (83,3), mais reste faible et donc toujours aussi préoccupante.
Bénéfices et rentabilité en hausse, mais encore faibles
Le sous-indice relatif aux bénéfices et à la rentabilité continue son redressement (+2,9), mais part de trop loin. Il s’établit à 91,2 contre 88,3 lors du 4T2022. C’est mieux, mais cela reste très faible. Les chefs de PME anticipent que cette tendance va se poursuivre. On est loin des niveaux enregistrés en 2019 (100,1).
Un contexte économique difficile marqué par une forte incertitude
Malgré une détente sur les prix de l’énergie, ceux-ci restent très élevés par rapport à la période pré-guerre russo-ukrainienne. Les PME belges ont encore du mal à digérer l’indexation de 11,0% des salaires qu’elles ont dû payer en janvier 2023. L’augmentation des taux d’intérêt réduit les possibilités et les capacités d’emprunt des ménages et des entreprises, accentuant le risque d’effet boule de neige sur la dette belge. Le contexte est marqué par une forte incertitude qui rend les projections difficiles (BNB-Projections économiques, mars 2023).
Principales entraves à la bonne marche des affaires
L’incertitude de l’environnement économique, la pression fiscale, le coût du travail, le coût de l’énergie et des matières premières, et l’excès de normes et législations constituent le top 5 des entraves à la bonne marche des affaires. Bien que ne figurant pas en tête de liste, la part des chefs d’entreprise qui relaient les difficultés de recrutement (27,3%) et l’insuffisance de la demande (23,6%) est significative.
Les indépendants et chefs de PME wallons et bruxellois sont plus optimistes pour les trois prochains mois et espèrent un retour à la stabilité. Cependant, il est essentiel de surmonter les défis actuels pour assurer une reprise économique durable et pérenniser l’accroissement de leur confiance dans l’économie.
Pour cela, UCM souhaite des garanties sur le maintien des dispositifs d’aide pour les entreprises touchées par la crise énergétique, jusqu’à ce qu’elle soit résorbée. De même un signal clair concernant la stabilité des dispositifs règlementaires et fiscaux serait de nature à réduire l’incertitude perçue par les chefs de PME. Enfin, la persistance des problèmes de recrutement relayés par plus d’un chef de PME sur quatre (27,3%) devrait être une priorité des différents gouvernements.
Lien vers l’étude :
L'auteur.e de cet article
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Charlie Wesley TCHINDA TAMETSA
Statisticien – Coordinateur des Etudes
UCM National - Service d'Etudes
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