Pour sa nouvelle campagne « PinkMonday », l’association « PinkRibbon » a décidé de mettre en avant l’indépendante confrontée à un cancer du sein. L’UCM soutient cette initiative. Pourquoi ? Pour rappeler qu’en cas d’incapacité de travail, les indépendantes sont moins protégées que les salariées. Et ce n’est pas normal !
Toutes les 49 minutes en Belgique, une femme apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Lorsque cette nouvelle frappe une indépendante, les angoisses pour l’avenir de son activité professionnelle s’ajoutent à celles liées à son état de santé.
Comme rappelé judicieusement sur le site de l’association, si un employé reçoit déjà un salaire au cours du premier mois d’invalidité, et qu’un chômeur perçoit même une pension d’invalidité dès le premier jour, les indépendant (e )s n’y ont seulement droit qu’après le deuxième mois d’invalidité.
Notre enquête, réalisée avec l’Unizo à la demande de l’Inami (Institut national d’assurance maladie-invalidité), sur le statut des indépendants, montre que 76 % des indépendants trouvent cette situation injustifiée. Et ils ont raison !
C’est pour cela que nous avons formulé, avec l’Unizo, 5 propositions :
- Assurer une information directe de l’indépendant en incapacité de travail et lui octroyer d’office une dispense de versement des cotisations, avec maintien des droits sociaux ;
- Remédier au problème du mois de carence en doublant l’indemnité accordée durant le deuxième mois d’incapacité ;
- Intégrer une proportionnalité pour assurer un meilleur taux de remplacement des revenus de l’activité ;
- Créer un congé maladie à mi-temps, qui permette à l’indépendant handicapé par la maladie de combiner une activité par définition réduite avec une demi-indemnité ;
- Prévoir un soutien financier pour adapter le poste de travail ou pour tout investissement nécessaire à la reprise du travail.
Ce à quoi il faut ajouter l’importance d’une information et d’un soutien comme le propose PinkRibbon à l’occasion du PinkMonday.
Ces propositions concrètes répondent à la réalité des entrepreneurs puisque :
- 85 % des indépendants annoncent qu’ils continuent de travailler en cas de maladie ;
- 42 % n’ont pas de solution pour faire tourner leur activité en leur absence ;
- 41,6 % ignorent qu’il existe une assurance-invalidité ;
- 58 % des travailleurs indépendants qui ont récemment dû suspendre leurs activités en raison de maladie, n’ont pas demandé de paiement ;
- 72 % ne connaissent pas la possibilité d’obtenir une exonération des cotisations de sécurité sociale (avec assimilation pour le calcul de la pension).
En savoir plus
PinkRibbon et l’Inami ont édité une brochure intitulée « Indépendantes et cancer du sein – Se sentir à nouveau comme un poisson dans l’eau ». Cette brochure, à laquelle l’UCM s’est associée, révèle la complexité des situations des indépendant(e)s confronté(e)s à la maladie, le besoin de souplesse, et permet aux personnes concernées (malades et leur entourage) de mieux appréhender les difficultés et les solutions possibles. Objectif : prendre la meilleure décision personnelle.
Plus d’infos sur le site http://www.pinkmonday.be.
L'auteur.e de cet article
- La sécurité sociale des travailleurs indépendants reste un levier important pour développer l'entreprenariat. J'écris ici, avec le Service d'Etudes, pour défendre les intérêts des indépendants en matière de pensions, de droit passerelle, d'assurance maladie-invalidité,... N'hésitez pas à réagir et à commenter.
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