La Zone de basses émissions (LEZ) est actuellement au cœur des enjeux environnementaux bruxellois. La transition écologique est un impératif pour Bruxelles comme ailleurs. Le report à 2027 des mesures renforcées prévues initialement pour 2025 est pour UCM un juste ajustement. Cela, au regard des risques élevés de pénaliser et freiner bon nombre de PME et indépendants bruxellois.
C’était une décision nécessaire, c’était une demande forte d’UCM et c’est donc une victoire pour les PME. Ce 4 octobre, le Parlement bruxellois a voté le report du « jalon du 1er janvier 2025 » de la Zone de basses émissions (LEZ). Ces normes qui concerne notamment les véhicules Diesel Euro 5 et Essence/LPG/CNG Euro 2 (11 % des voitures en circulation à Bruxelles) sont reportées au 1er janvier 2027.
Des véhicules au cœur du tissu économique
Les véhicules visés par la LEZ ne sont pas seulement un moyen de transport pour les citoyens. Ils sont également un outil essentiel pour les PME et indépendants dans des secteurs clés pour l’activité économique de la Région, tels que la construction, la logistique et les services de proximité. En ce sens, ils représentent l’épine dorsale de nombreuses activités économiques qui assurent des services indispensables aux Bruxellois. Les restrictions concernant les camionnettes et camions (catégories N2 et N3) sont d’autant plus préoccupantes pour ces acteurs économiques.
Assurer la transition sans pénaliser les PME
L’entrée en vigueur du jalon 2025 de la LEZ aurait pu avoir des répercussions économiques immédiates, particulièrement sur les secteurs déjà fragilisés par les crises récentes, notamment sanitaire et énergétique.
Loin de rejeter l’ambition écologique, les acteurs économiques sont conscients de la nécessité de réduire l’empreinte carbone de leur activité. Cela passe, notamment, par la modernisation de leur flotte.
Cependant, cette transformation doit être anticipée et accompagnée par les pouvoirs publics de manière équilibrée. Ainsi, le passage au tout-électrique nécessite non seulement des investissements dans les infrastructures, mais aussi une véritable réflexion sur les besoins spécifiques des différents secteurs.
En imposant des restrictions trop strictes, Bruxelles risquait de freiner l’activité économique et d’entraîner l’obsolescence prématurée d’une flotte encore en état de marche, forçant les entreprises à remplacer des véhicules non amortis.
Par ailleurs, les incitants financiers proposés pour transitionner, plafonnés à 16.000 euros, sont également insuffisants pour couvrir le coût élevé des nouveaux véhicules tout électriques (en particulier pour les flottes professionnelles ou les poids lourds). Les solutions hybrides ou moins polluantes auraient pu être une alternative viable. Toutefois, les primes sont actuellement réservées aux seuls véhicules électriques, une solution encore difficilement accessible à toutes les entreprises en raison du coût de ces véhicules et du manque d’infrastructures de recharge.
Une infrastructure de recharge insuffisante
Le report de deux ans offre aussi l’opportunité de développer les infrastructures de recharge pour soutenir la transition vers les véhicules électriques, notamment pour les camions et les véhicules utilitaires. À l’heure actuelle, le manque de bornes de recharge adaptées est un obstacle majeur à l’adoption des véhicules électriques par les entreprises. Cela freine la transition, particulièrement dans les secteurs tels que la logistique, où l’autonomie et la capacité de recharge sont des enjeux cruciaux.
Un report bienvenu pour une transition plus inclusive
Le vote du Parlement bruxellois pour le report du jalon 2025 est donc une victoire pour les acteurs économiques locaux que nous avons défendus lors de ces discussions. Ce report permet aux entreprises de disposer de plus de temps pour planifier leurs investissements et s’adapter à la modernisation de leur flotte. Cela permet également à la Région de développer les infrastructures nécessaires, tout en offrant des incitants financiers mieux adaptés aux besoins des PME et indépendants.
Un combat gagné… Mais pas (encore) la guerre
Cette décision de Bruxelles marque une victoire collective pour les entreprises et les indépendants. En effet, la transition écologique ne doit pas être perçue comme une contrainte, mais bien comme une opportunité de modernisation et de développement durable. Pour réussir cette transition, il est essentiel que la Région continue à proposer des solutions inclusives, en tenant compte des réalités économiques de chaque secteur.
UCM sera vigilant quant à l’évolution des discussions et veillera à ce que cette pause de deux ans soit mise à profit pour élaborer des outils financiers et logistiques permettant à chaque entreprise de participer pleinement à cette transformation. Ensemble, nous pouvons faire de la transition écologique une réussite pour Bruxelles et pour tous ses acteurs économiques.
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