Le nouveau gouvernement wallon a présenté son programme en matière d’emploi pour les 5 prochaines années. Les orientations sont encourageantes et répondent à de nombreux enjeux soulevés par les PME.
Sans surprise, l’emploi et la formation occupent une place importante dans la déclaration de politique régionale de la Wallonie, pour la législature 2024-2029. Les chantiers s’annoncent nombreux et devraient aboutir à des changements conséquents sur le marché du travail wallon.
Voici une présentation synthétique et informative des principaux thèmes à suivre par les employeurs.
Faire face aux pénuries de main d’œuvre
- Les demandeurs d’emploi bénéficieront d’un suivi intensif durant leurs 4 premiers mois au Forem, avec des contrôles réguliers pour s’assurer qu’ils sont actifs dans leur recherche d’emploi
- Introduction de flexi jobs dans le secteur du tourisme et éventuellement d’autres secteurs régionaux
- Flexibilisation des permis de travail pour les migrants qui travaillent dans les métiers en pénurie
- Révision de la méthode pour déterminer si un métier est considéré comme étant en pénurie
- Priorité à la réinsertion des malades de longue durée (communication et mobilisation des acteurs)
- Politique de facilitation d’accès au permis de conduire pour l’insertion socioprofessionnelle
- Développement des places de crèche, priorités aux travailleurs et aides aux entreprises pour la création de places
Modernisation du Forem
- De nouveaux objectifs chiffrés et des indicateurs de performances seront fixés dans le contrat de gestion
- Le rôle stratégique des patrons et des syndicats sera revu au niveau du comité de gestion
- La contractualisation renforcée des opérateurs tiers et privés sera davantage envisagée pour aider à l’insertion à l’emploi; les acteurs privés (ASBL, agences de placement, …) seront davantage sollicités pour aider les demandeurs d’emploi à trouver un job ;
- Renforcement des collaborations avec les autres régions (Actiris, VDAB)
Des aides plus simples et efficaces
- Simplification administrative : révisions des modalités et conditions d’accès. Le passage des aides, sous forme de réduction de charges patronales et de prime, sera privilégié.
- Évaluation des incitants à la formation des demandeurs d’emploi dans les métiers en pénurie
- Réforme des aides à la formation continue (Chèque-formation, congé-éducation payé, crédit-adaptation)
- Réformes des aides APE, des titres-services, des Agences locales pour l’emploi, …
Formation & stage en entreprise
- Plan de réforme sur deux législatures pour optimaliser le paysage de la formation, avec fusion ou rapprochement des structures et administrations
- Développement des stages et de la formation en partie en entreprise dans les cursus
- Nouveau cadre incitatif pour les employeurs/tuteurs et l’ouverture de places de stage
- Conventionnement entre les pouvoirs publics et les secteurs pour la promotion des métiers, de l’alternance, des places de stages et du tutorat
- Mutualisation des équipements dans les centres de formation
- Financement des opérateurs de formation en fonction des résultats
La déclaration de politique gouvernementale contient ainsi de nombreux sujets qui ont été soulevés par UCM et les PME durant la campagne électorale. L’enthousiasme est donc de mise. Il reste maintenant à mener à bien ces réformes, en concertation avec le monde des entreprises pour s’assurer qu’elles répondent aux réalités du terrain. Comme lors des législatures précédentes, UCM se tient prête à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement wallon pour que ces réformes soient un succès et contribuent à simplifier la vie -et les emplois- dans nos PME.
L'auteur.e de cet article
- Conseiller au service d'études et spécialisé dans les matières sociales (emploi, formation et droit du travail), je défends les intérêts des entrepreneurs et PME dans ces domaines.