Il y a entreprises et entreprises. Les petites structures ont des qualités spécifiques qu’il faut promouvoir. C’est notre appel au Gouvernement en formation.
Les projets de la probable future majorité fédérale ont récemment largement fuité dans la presse, suscitant de nombreuses réactions. Nous avons choisi de ne pas (encore) commenter les mesures sur le fond afin de donner toutes ses chances à la négociation.
Toutefois, un élément spécifique a attiré notre attention.
UN tissu économique, DES PME
Il ressort en effet de ce que nous avons lu, que le monde entrepreneurial est trop souvent considéré comme un bloc homogène, un ensemble monolithique. Les particularités des plus petites entreprises y sont largement sous-estimées. Cette vision uniformisée est non seulement réductrice, mais elle est aussi dangereuse pour l’avenir de nos petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent le véritable moteur de notre économie.
Pour nous, il est absolument fondamental de reconnaître qu’une PME n’est pas une grande entreprise en modèle réduit. Les réalités économiques, organisationnelles et managériales de ces entités sont très spécifiques. Une grande entreprise dispose de ressources humaines, financières et logistiques qui lui permettent de s’adapter plus facilement à des réglementations complexes ou à des changements soudains. Pour une PME, chaque nouvelle contrainte administrative ou législative peut représenter un défi majeur, voire une menace existentielle.
Nos propositions
C’est pourquoi, dans notre mémorandum, nous avons demandé de (re)penser chaque règlementation en fonction des capacités réelles des entreprises à la mettre en œuvre. En posant une distinction claire entre celles de plus de 50 salariés et celles de moins de 50 salariés. Cette distinction n’est pas un luxe, mais une nécessité impérieuse pour garantir que les petites entreprises ne soient pas pénalisées par des normes conçues avant tout pour les grandes structures.
Dans les cas où il serait jugé nécessaire d’appliquer la même réglementation à toutes les entreprises quelle que soit leur taille, il est essentiel que cette décision soit explicitement justifiée. Les PME doivent être le cœur de la réflexion. Envisager leur spécificité comme une exception en fin de raisonnement ne suffit plus. Ignorer ces différences reviendrait à mettre en péril la viabilité de nombreuses petites entreprises qui n’ont ni les moyens, ni les ressources, ni la flexibilité pour s’adapter aux mêmes règles que celles qui régissent les grands groupes.
Notre exigence
Nous lançons donc un appel aux différents réformateurs engagés dans les négociations en cours : veillez à ce que les propositions que vous formulerez ne soient pas simplement « PME compatibles ». Cela ne suffit pas. Elles doivent être de nature à véritablement promouvoir la création, la croissance et le développement des PME, qui sont essentielles pour la dynamisation de notre tissu économique et social.
Nos PME ne sont pas seulement des acteurs économiques. Elles sont aussi des créateurs d’emplois, des incubateurs d’innovation, et des piliers de la cohésion sociale dans de nombreuses régions. C’est pourquoi il est crucial que toute nouvelle mesure législative ou réglementaire prenne en compte leurs spécificités et leurs besoins réels.
En conclusion, nous tenons à rappeler que soutenir les PME, c’est investir dans l’avenir de notre économie. C’est aussi reconnaître la diversité et la richesse de notre tissu entrepreneurial, qui ne saurait être réduit à une vision uniformisée. Il est de la responsabilité des décideurs politiques de veiller à ce que les spécificités des PME soient pleinement intégrées dans toutes les décisions à venir. C’est essentiel, c’est même fondamental.