Facturation électronique : Agir maintenant !

Le 1er janvier 2026, la Belgique franchira une étape cruciale dans la digitalisation de son économie avec la mise en œuvre obligatoire de la facturation électronique pour toutes les transactions B2B. Cette transition, bien que prometteuse en termes de simplification administrative et de lutte contre la fraude à la TVA, représente un défi immense pour les entreprises belges et en particulier pour les indépendants et PME.

La facturation électronique est un changement de paradigme.

Le 1er janvier 2026, c’est dans 1 an et demi, soit un peu moins de 550 jours. On pourrait penser « qu’on est large », « qu’on a le temps ». Oui mais…

  • En 2020, seules 5% des entreprises (Wallonnes) avaient déjà intégré la facturation électronique dans leurs processus.
  • Pour la plupart des PME, la mise en œuvre de la facturation électronique implique une révision du processus de facturation mais également des processus connexes (contrôle et validation des commandes, payement et intégration de la facturation électronique dans la comptabilité). Les développements informatiques liés à ces changements prendront aussi du temps.
  • Dans les administrations, les choses aussi peuvent prendre du temps, beaucoup de temps.
  • Il y a 1.144.000 entreprises en Belgique dont 96,7% sont des micro-entreprises (-10ETP)

Il ne faut donc pas s’y tromper, a côté de ce qui arrive, l’arrivée de l’euro en 2002 ou le GDPR en 2018 n’étaient qu’une formalité ! Et pourtant, quant on interroge les entreprises en direct, peu sont réellement conscientes de ce qui arrive.

Les autorités aux abonnés absents

Depuis l’adoption de la loi en février 2024, et au terme de plusieurs réunions réunissant les principales parties prenantes les constats sont inquiétants : il n’y a pas de réels moyens sur la table pour sensibiliser les entreprises, les experts-comptables ou encore les fournisseurs de logiciels informatiques et encore moins pour accompagner / conseiller les entreprises dans cette transition !

Alarme !

UCM, et toutes les organisations représentatives des indépendants et des PME représentées au sein du Conseil Supérieur des Indépendants et PME (CSIPME), tirent donc la sonnette d’alarme !

Agir, maintenant !

UCM en appelle aux autorités concernées (SPF Finances – SPF Economie – BOSA et leurs ministres de tutelle) pour qu’elles prennent leurs responsabilités ! Il est urgent de :

Communiquer, communiquer, communiquer ! Dans toutes les langues et par tous les canaux, il est urgent d’informer toutes les entreprises de ce qui arrive.

Soutenir et accompagner ! Que ce soit au travers des agences consacrées à la digitalisation des entreprises (VLAIOHub.BrusselsAdN), des groupes sociaux, de l’ITAA (Fédération des Experts-comptables et conseillers financiers) ou directement, des moyens doivent être dégagés pour permettre le soutien en direct ou via les canaux de confiance avec lesquels les entreprises ont l’habitude de travailler. Il est également indispensable de disposer d’une plate-forme web d’informations et de conseils ainsi que d’un helpdesk pour répondre aux questions de première ligne des entreprises.

Chacun son rôle…

Comme on l’a vu, le défi est grand, géant même. Pour y parvenir, chacun doit jouer son rôle. « Le marché » jouera son rôle en proposant les solutions adaptées aux prescrits légaux. UCM et les organisations concernées au premier plan feront tout ce qu’elles peuvent pour informer et sensibiliser les entreprises avec lesquelles elles sont en contact – elles le font d’ailleurs déjà.

Mais nous ne pouvons pas tout faire, l’administration aussi doit jouer son rôle. C’est pourquoi il est important qu’elle investisse également dans cette transition qui permettra a terme une augmentation des recettes fiscales.

Retrouvez tous les développements et propositions dans cet avis du CSIPME.

Olivier Vandenabeele

Olivier Vandenabeele

7 thoughts on “Facturation électronique : Agir maintenant !

  1. Encore des frais en vue de logiciel ou de programme informatique de facturation alors que nous avons la tête qui sort à peine de l’eau en tant qu’artisan. Il me sera difficile de supporter ces frais supplémentaires. on peut fermer boutique!!

    1. Je vous rejoins sur ce point.

      Il aurait été utile que l’article renvoie vers des solutions gratuites, ou « freemium » par les TPE. Or, de cela, il n’est question nulle part. Juste d’une aubaine pour toutes ces boîtes IT foireuses qui vont s’empresser de nous imposer de facto des abonnements à 139 € par mois…

      « Ah, monde de merde » (G. Abitbol)

    2. Bonjour Monsieur Deligny,

      Merci pour votre commentaire. Nous sommes conscients des difficultés et des coûts que ce nouveau système va engendrer. Il est urgent que les autorités fassent la clarté sur les solutions disponibles, leurs coûts et les services proposés.

      Le plupart des fournisseurs de logiciels proposent des solutions a bas prix pour ceux qui n’émettent que très peu de factures. Vous pouvez aussi tester la solution « Hermes » proposée par les autorités qui est gratuite :

      https://hermes-belgium.be/hermeslogin?lang=fr

    1. Bonjour Monsieur Bosco,

      En effet, plusieurs fournisseurs de logiciels proposent des solutions de facturation électronique. En fonction du nombre de factures que vous émettez, il est intéressant d’envisager un logiciel qui puisse s’intégrer à votre comptabilité pour diminuer votre travail administratif. (Type « Billit » / « Billtobox »). Pour un petit nombre de factures, vous pouvez également envisager la solution gratuite « Hermes »
      https://hermes-belgium.be/hermeslogin?lang=fr

      Olivier

  2. Pourquoi oblige-t–on les entreprises à ce genre de bêtises ??? Cela embête tout le monde, ça engendre une organisation de fous pour les petites entreprises, ça déforce Bpost et son service, ça donne des frais à chacun, et ça ne sert à rien en matière d’écologie (la répercussion des terminaux informatiques sur l’environnement, on en parle ???). Et quand il y aura un crash électronique, ou une attaque virale, on fait quoi ? On pleure ?
    Et UCM soutient ce genre d’âneries ? Hé bien, on n’est pas aidés, je vous le dis !!!

  3. Bonjour,

    Merci pour votre commentaire. Pour les raisons que vous évoquez, nous n’étions pas demandeurs d’une telle obligation pour tous les entreprises.
    Maintenant que le texte a été adopté, nous veillons à ce que l’état prenne ses responsabilités, ce qu’il ne semble pas encore faire à ce stade, ceci pour que la transition se fasse dans les meilleures conditions et que les PME puissent tirer le meilleur bénéfice de tout ceci.
    Parce que la facturation présente aussi une série d’avantages financiers et pratiques qui doivent bénéficier aux entreprises.

    Olivier.

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