En vue des prochaines élections, une de nos demandes concerne l’amélioration de la formation et de l’enseignement professionnel. Détails.
Ce n’est pas une nouveauté : malgré un taux de chômage élevé en Wallonie et à Bruxelles, de nombreuses entreprises se trouvent confrontées à des difficultés de recrutement. Cela s’explique en partie par des problèmes de fonctionnement de l’enseignement et de la formation, peu en phase avec les réalités des entreprises.
Une étude approfondie du système en Wallonie et en Bruxelles, menée par l’ASBL Agir pour l’Enseignement, dresse un constat clair qui appelle à des actions gouvernementales immédiates.
Pour UCM, il est impératif de repenser globalement les règles de jeu, en renforçant le rôle des entreprises dans la gestion du système, en orientant davantage l’enseignement vers la formation pratique en entreprise, et améliorer la reconnaissance des patrons-formateurs.
L’alternance en entreprise, qui marie la théorie à la pratique, se positionne comme une solution privilégiée pour accroître les compétences des apprenants, en adéquation avec les réalités actuelles du marché du travail. Cependant, bien que ce système soit accessible à la plupart des filières d’études, il demeure sous-exploité : seuls 10% des jeunes y participent, et seulement 20% des PME s’y engagent.
1. Organiser un copilotage avec nos entreprises
- Instaurer un copilotage de l’enseignement (qualifiant) et de la formation professionnelle par le monde socio-économique, visant à garantir des formations en phase avec les besoins de la société.
- Établir des conventions directes entre les secteurs d’activité et le gouvernement pour aligner l’offre et la demande de formation avec les besoins du marché du travail, assorties de moyens et d’objectifs chiffrés.
2. Etendre la formation en alternance
- Pour les jeunes en obligation scolaire : briser la relégation et organiser la formation en alternance dans le prolongement de la réussite obligatoire du tronc commun (dès 15 ans).
- Pour les jeunes qui poursuivent des études supérieures : autoriser les opérateurs régionaux à former en alternance à des niveaux de qualification plus élevés, en collaboration avec les universités et les hautes écoles pour la partie théorique.
- Pour les demandeurs d’emploi : harmoniser les incitants et les conditions d’allocation de chômage (dispense de disponibilité) pour tout demandeur d’emploi se formant en entreprise.
3. Repenser la contractualisation des PME
- Relancer une politique de soutien financier aux tuteurs et patrons-formateurs en rétablissant un soutien financier régional au tutorat et en révisant l’incitant fiscal fédéral en faveur de l’alternance.
- Rééquilibrer les moyens financiers entre l’opérateur de formation et l’entreprise formatrice. La formation en alternance coûte moins cher pour les pouvoirs publics que les formations/enseignements sans alternance, car l’entreprise prend en charge une grande partie de l’effort (60-80%). Il est crucial de réajuster l’affectation des moyens publics entre les acteurs de la formation en tenant compte du rôle prépondérant de l’entreprise-formatrice.
L'auteur.e de cet article
- Conseiller au service d'études et spécialisé dans les matières sociales (emploi, formation et droit du travail), je défends les intérêts des entrepreneurs et PME dans ces domaines.