Se former à la création d’entreprise, c’est bien. Créer son entreprise, c’est mieux

Wallonie Entreprendre (WE) et l’IFAPME ont annoncé ce 16 novembre la signature d’une convention de partenariat pour booster la création d’entreprises en Wallonie. Au-delà des collaborations ponctuelles qui existent déjà, la convention vient structurer et formaliser la collaboration entre ces deux acteurs publics importants.

UCM salue cette étape et espère qu’elle contribuera a la relance de l’économie Wallonne qui a bien besoin de sang neuf. L’occasion aussi de rappeler nos revendications autour de la création d’entreprise. Il y a du travail et UCM pose les contours des chantiers à mener.

Travailler sur l’image 

Force est de constater sur le terrain que la figure de l’entrepreneur souffre à certains endroits encore d’une image fort négative. Les mots « entrepreneur » / « indépendant » / « patron » sont encore trop souvent associés à la figure d’un chef d’entreprise qui harcèle, exploite et sous-paye son personnel, sous stress permanent et méprisant de la réalité des autres. Comme s’il y avait « les gentils travailleurs » d’un côté et « les méchants patrons » de l’autre.

Nos rencontres et les études que nous menons nous ont appris que cette figure appartient davantage à la mythologie qu’à la réalité.

Stimuler son tissu entrepreneurial doit donc aussi et avant tout passer par une communication positive sur l’entrepreneuriat indépendant par exemple en mettant en avant les modèles de réussites, dès le plus jeune âge. Donner de la valeur à l’échec, développer une culture de la seconde chance, sont autant d’évolutions culturelles à entamer si on veut stimuler l’esprit d’entreprendre chez les jeunes.

Travailler sur l’environnement de l’entreprise

S’intéresser aux chiffres de création d’entreprises permet de se faire une idée de la santé économique d’une région, d’un secteur. Et sans être alarmants, ces chiffres ne sont pas encourageants.

On sait en effet que la confiance est le moteur du dynamisme économique. Et pour créer les conditions de la confiance, les futurs indépendants ont besoin d’un environnement lisible et intégré, attractif et stable

Un environnement lisible et intégré

Dans un état à couches, il est important que les acteurs, surtout publics, développent et proposent une vision 360° de ce qu’est l’entrepreneuriat. Être indépendant, c’est être confronté à toutes sortes d’obligations (trop) de sorte qu’avoir une vue claire n’est pas toujours aisé.

Le partenariat annoncé entre WE et l’IFAPME est un pas dans cette direction en ce qu’il permettra de lier la sensibilisation à l’entrepreneuriat, la formation à la gestion d’entreprise et les outils d’accompagnement et de financements publics. C’est un bon début.

Dans les années qui viennent, il faudra aussi veiller à apporter du liant avec les dimensions administratives, fiscales, sociales qui font aussi partie du « cœur du réacteur » de la création d’entreprise.

Un environnement stable et attractif

Créer une entreprise, c’est investir. Du temps, de l’argent, ses compétences et bien plus encore. Créer une entreprise, c’est prendre des risques.

Si on veut maximiser les créations d’entreprises, il faut que les règles soient connues et surtout qu’on ait confiance dans le fait qu’elles ne vont pas changer en cours de route.  

Il faut que l’environnement règlementaire organise l’équilibre entre les différents acteurs de l’économie et crée les conditions de la saine concurrence.

Parce qu’il faut que ça vaille la peine de prendre le risque, de s’investir et d’investir.

Préserver notre environnement entrepreneurial

La partenariat se donne pour ambition de stimuler la reprise/ transmission d’entreprises. C’est un enjeu économique et social gigantesque pour notre région. Dans les deux années à venir, 10.000 PME/TPE seront a remettre !

UCM suivra de très près les actions qui seront déployées pour ceci et veillera à ce qu’elles se concentrent sur les entreprises unipersonnelles et les TPE, jusqu’ici les grandes oubliées des dispositifs de soutien à la transmission d’entreprises.  

Travailler la qualité du tissu entrepreneurial

Sensibiliser, former et accompagner à la création et à la transmission d’entreprises, c’est la base. S’assurer de la qualité des projets sur le long terme doit aussi venir en complément. C’est pourquoi UCM continue de défendre le principe de la gestion en région wallonne, a condition que cette exigence « a l’entrée » soit le gage de connaissance minimales réelles et pertinentes pour la gestion d’une entreprise, de quelque type que ce soit.

Au-delà de ce dispositif, UCM demande que des outils de formations et d’accompagnement à la gestion d’entreprise soient mises à disposition des indépendants, pour permettre l’actualisation et la mise à niveau des connaissances tout au long de la vie de l’entreprise.  

Une pierre… à ne pas casser.

UCM salue le nouveau partenariat entre WE et l’IFAPME. Nous espérons que cette initiative puisse freiner le tassement constaté et rebooster la création d’entreprises en apportant une solution aux entrepreneurs qui peinent a remettre leurs entreprises saines. C’est une pierre à l’édifice de mesures qui doit contribuer au dynamisme entrepreneurial et économique de notre région.

Mais le dynamisme, ça ne se décrète pas et ça ne se met pas dans un contrat. Nous avons brossé ici quelques pistes, mais il nous reste encore beaucoup de pierres à apporter pour une relance visible de l’économie wallonne et belge.