Il y a quelques jours, UCM, Unizo et GraydonCreditsafe ont présenté la 12e édition du «Rapport PME 2022 : aperçu de l’état de santé économique et financière des PME belges ».
Au travers de cet outil, il s’agit de prendre, avec précision, le pouls des PME. Un must quand on sait que celles-ci représentent l’essentiel du paysage entrepreneurial de notre pays.
Ce prisme confirme qu’un nombre croissant de PME wallonnes et bruxelloises est en détresse financière.
L’accumulation d’impacts négatifs
L’année 2022 a été marquée par plusieurs évenements qui ont impacté négativement le fonctionnement des PME wallonnes et bruxelloises :
- Le choc énergétique et l’indexation automatique des salaires en janvier 2023 ;
- Le choc sur la structure de coût des PME qui sont dans l’incapacité de reporter ces coûts sur leurs clients ;
- La réduction de l’activité, du report des investissements et parfois du personnel ayant des travailleurs salariés ;
- Le retard de payements des clients eux-mêmes en proie aux mêmes difficultés.
Les entreprises avec 1 à 4 travailleurs sont les plus touchées
Trois PME belges (29.9 %) dont wallonnes (29.3 %) sur dix sont en difficulté à cause de la crise énergétique, un pourcentage qui grimpe légèrement en région bruxelloise (31.9 %).
Ces entreprises étaient saines avant la crise, elles sont aujourd’hui dans la tourmente. En Belgique, les entreprises qui comptent entre 1 et 4 travailleurs sont les plus impactées (47.5 %), les indépendants travaillant seuls s’en sortent mieux.
L’édition 2022 du rapport Graydon a analysé les chiffres de 371.714 PME de moins de 50 salariés du sud du pays. Près de trois sur dix sont aujourd’hui en difficulté, la classe d’employeurs de 1 à 4 salariés est la plus impactée. D’ailleurs, une sur deux a besoin de liquidités.
Bruxelles et la Wallonie, mêmes tendances de fond
Comme dans le prisme belge, les PME wallonnes qui ne comptent que le chef d’entreprise lui-même montrent une meilleure résistance. Ils ne sont pourtant pas à l’abri : un indépendant solo sur 5 est en difficulté alors qu’il ne l’était pas dans le courant 2021.
A Bruxelles, l’échantillon du rapport compte 173.293 PME de moins de 50 salariés, un bon tiers sont en difficulté. Là aussi, les entrepreneurs solo résistent mieux.
En 2021, on recensait 309.642 PME en Wallonie et 133.254 en région de Bruxelles capitale, l’entreprise en personne physique reste la forme juridique la plus courante (57.7 %) en Wallonie, tandis que la SRL est plus importante à Bruxelles (44.4 %). La grande majorité des chefs de PME travaillent seuls, la forme « solo » est la plus courante, couvrant environ 90 % du tissu entrepreneurial.
Et que dit UCM ?
Dans ce contexte très alarmant, UCM, Unizo et GraydonCreditsafe estiment crucial de poursuivre et d’accentuer les mesures de soutien, notamment aux plus petites structures PME. Il est urgent de verser des aides directes avec diligence et pragmatisme, de poursuivre le dialogue avec les fournisseurs d’énergie et de se remettre autour de la table pour évaluer et revoir les mesures d’aides aux entreprises en 2023.
Nous insistons également sur la construction d’une véritable campagne de communication et de gestion de crise adaptée aux PME. Enfin, la promotion d’une culture de l’anticipation et de gestion des risques doit faire partie des priorités.
Pour découvrir l’entierté de ce rapport, cliquez sur ce lien.
L'auteur.e de cet article
- Chargée de Communication chez UCM depuis 2009 et aujourd'hui responsable de la communication politique. Je veille à mettre en lumière le travail et l'expertise des conseillers du service d'études, toujours au service des entreprises wallonnes et bruxelloises.