Le freelance, un indépendant comme les autres ?

Depuis la crise sanitaire, les entreprises peinent à recruter des collaborateurs, certains au point de mettre en péril leur bonne organisation. Le freelance apporte une réponse concrète à ce phénomène et il fait l’objet de notre dernière étude. Décryptage à l’occasion de la journée mondiale du freelance.

Un article de Charlie Tchinda, Statisticien-Coordinateur des études chez UCM


5%, c’est le taux de vacance d’emploi dans nos entreprises belges au deuxième trimestre 2022. L’ICT, les sciences/services, l’industrie, les transports sont les secteurs dans lesquels les pénuries sont les plus criantes.

Selon notre étude, le freelancing résulte souvent d’une volonté de faire valoir ses compétences ailleurs que dans le salariat, où les aspirations relatives à la flexibilité, à l’autonomie et à une meilleure articulation entre la vie professionnelle et la vie privée ne sont plus rencontrées. Le freelance, au vu de ses exigences, pourrait potentiellement répondre à cette pénurie de main d’œuvre.

Un freelance, c’est quoi ?

Le freelance est un entrepreneur sans personnel, qui fournit presqu’exclusivement des services aux entreprises (B2B) sur base de contrats temporaires et dans le cadre de missions précises.

En Belgique, on compte pas moins de 263 618 freelances (une augmentation de près de 27% par rapport à 2018). Ils sont plus nombreux en Flandre (60%) qu’en Wallonie (23,1%) et à Bruxelles (14,3%). Ils occupent principalement les secteurs de la consultance, des services IT et de l’enseignement. Quatre freelances sur dix évoluent en personne physique, trois freelances sur quatre sont des hommes.

La carrière de freelance est souvent entamée aux alentours de 40 ans, ce qui laisse supposer qu’il s’agit d’une reconversion professionnelle. En effet, plus de 4 répondants sur 5 étaient salariés avant de se lancer comme indépendant. Près de 9 freelances sur 10 sont diplômés de l’enseignement supérieur et travaillent seuls, depuis leur domicile (41%), depuis leurs propres locaux (30,9%) ou encore depuis les locaux de leur(s) client(s) (20,2%).

Etre freelance ? Pourquoi ?

Le freelance aime la flexibilité, l’autonomie et la rémunération juste de ses talents. Ses missions sont techniques, intellectuelles et ils les partagent avec d’autres freelances sur demande du client et/ou dans un esprit de collégialité. Dans la plupart des cas (74%), le freelance travaille sur base d’un contrat à durée fixe et son tarif horaire moyen se situe entre 71 et 90€.

Ils sont présents sur les réseaux sociaux professionnels (Linkedin, notamment) car c’est l’une des voies principales de prospection pour décrocher de nouveaux contrats. Les Freelance Management Systems, des plateformes de mise en relation des indépendants et des clients, sont également une option. Cette recherche de contrats fait partie intégrante de leurs préoccupations quotidiennes, en plus des revenus, des contraintes administratives et des difficultés de recouvrement de factures.

Qu’en pensent les clients ?

Selon notre enquête, les clients apprécient la motivation, la souplesse, la mentalité entrepreneuriale et le rapport coûts/résultats des freelances qu’ils engagent ainsi que l’apport de compétences spécialisées de ces derniers.

Pour UCM, le fait que le freelance travaille (parfois) au siège de son client ne fait pas de lui un salarié. Il garde toute sa liberté dans la gestion de son travail (choix de la méthode, gestion de son temps, nombre de clients et lieu de travail). Il n’est donc pas question de créer un statut hybride pour eux, ni d’en faire des salariés. La loi sur les relations de travail est claire : les freelances sont des travailleurs indépendants !

Benjamin LUCAS

Benjamin LUCAS

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