Au coeur de l’été, la commune bruxelloise a instauré une taxe sur les caisses automatiques. UCM a alerté le gouvernement bruxellois tandis qu’Aplsia interpellait Molenbeek. Mission accomplie : la taxe est suspendue !
Un article de Sophie Bôval, responsable communication & développement chez Aplsia.
Récemment, la commune de Molenbeek-Saint-Jean décidait d’instaurer une taxe de 5.600 euros par caisse en « libre-service ». La firme Delhaize, qui est la seule à disposer de ce type de caisses dans la commune, aurait dû… passer à la caisse ! La commune motivait cette décision par le fait que les caisses sans personnel entraîneraient une perte de travail et que le contact social, notamment dans les quartiers comptant de nombreuses personnes âgées, disparaîtrait si davantage de caisses en libre-service étaient installées. Cette volonté taxatoire est une première en Belgique !
Début août, APLSIA, association professionnelle qui défend les intérêts du libre-service indépendant en alimentation, avec UCM, a alerté la bourgmestre de Molenbeek de cette taxe inopportune, qui représenterait un impact financier considérable sur la rentabilité des commerçants indépendants, et sur l’ensemble du secteur du libre-service, sans compter l’image négative qu’elle entraînerait sur les innovations technologiques.
Victoire : la taxe est suspendue …
« L’intérêt local de collecter de l’argent ne prévaut pas sur l’intérêt général de moderniser le lieu de travail »
Les politiques nous ont entendus ! Il y a quelques jours, le gouvernement bruxellois, interpellé par UCM, a suspendu la taxe. Selon le ministre Bernard Clerfayt, cette taxe pourrait indirectement avoir des effets contre-productifs sur le développement de la région bruxelloise. « Cela était nécessaire pour deux raisons : un manque de motivation et l’intérêt local de collecter de l’argent ne prévaut pas sur l’intérêt général de moderniser le lieu de travail, » a déclaré le ministre à la VRT et dans les colonnes de « La Dernière Heure ».
… Et après ?
Puisque le gouvernement bruxellois suspend la taxe, la commune a 40 jours pour statuer et imposer la taxe envers et contre tout. Deux scenarii s’offrent à Molenbeek : soit trouver une meilleure argumentation et modifier la mesure, sinon la retirer purement et simplement.
La réalité du terrain et nos arguments
Le commerce alimentaire indépendant : pas si rentable !
Un chiffre : 73% du commerce alimentaire aujourd’hui est composé de magasins indépendants, franchisés/affiliés/adhérents à de grandes enseignes. Selon notre dernière analyse de rentabilité sur plus de 300 indépendants, 30% des entreprises du secteur alimentaire indépendant en libre-service sont en perte (à l’exception de 2020, année exceptionnelle dûe au Covid), tandis que 60 à 70% d’entre eux subiront des pertes en 2022 en raison de la hausse des prix de l’énergie et de l’inflation. L’introduction d’une telle taxe aurait pu être la goutte qui aurait fait déborder le vase et entraîner la fermeture de nombreux commerces alimentaires.
Par ailleurs, l’impact de l’automatisation sur les emplois et les compétences des vendeurs est à relativiser. Les caisses traditionnelles subsisteront, et le métier de caissier est en évolution, notamment vers un service de conseils personnalisés. Enfin, on constate dans le secteur subit de plein fouet la pénurie de main d’œuvre et peine à trouver du personnel pour pourvoir aux emplois vacants.
Depuis 1993, APLSIA est la seule association professionnelle francophone engagée dans la défense des intérêts de ses membres, dont la plupart sont des franchisés, affiliés ou adhérents indépendants de grands groupes de distribution alimentaire, tels que Carrefour, Delhaize, Spar (Colruyt Group), Intermarché …, et diverses enseignes BIO. APLSIA bénéficie, en outre, d’un partenariat étroit avec UCM, et travaille également en collaboration avec son alter ego néerlandophone Buurtsuper.
L'auteur.e de cet article
- Isabelle Morgante
- Chargée de Communication chez UCM depuis 2009 et aujourd'hui responsable de la communication politique. Je veille à mettre en lumière le travail et l'expertise des conseillers du service d'études, toujours au service des entreprises wallonnes et bruxelloises.