La pénurie de pièces s’intensifie, créant des problèmes de caisse pour les commerçants et le mécontentement des consommateurs. A qui la faute? Et quelles solutions?
Pourtant, d’après le SPF Finances, le nombre de pièces en circulation n’a jamais été aussi élevé. La Monnaie Royale de Belgique évoque un nombre de 763 millions de pièces de 5 cents et 470 millions de pièces de 10 cents en circulation. Enorme !
Mais où se cachent ces centimes ?
Pas dans les caisses des commerçants en tout cas, où l’on voit fleurir les affiches indiquant une pénurie de pièces ! Il y aurait un phénomène de thésaurisation des consommateurs conscient (la tirelire, le pot à pièces) ou non (vider ses poches à différents endroits). Les petits commerçants à transactions de faibles montants ne réintroduiraient pas les pièces dans le circuit. Une fuite vers l’étranger lorsque les citoyens partent en vacances ou consomment dans les zones frontalières. Ou encore une perte, des pièces perdues dans la nature, les poubelles, les décharges… Bref, le phénomène est difficilement explicable, surtout dans son ampleur. Cette pénurie n’est pas locale ou seulement dans certains magasins : elle concerne tout le monde et toute la Belgique.
Que faire ?
UCM a interpellé le secteur bancaire, Febelfin, ainsi que la Banque nationale de Belgique (BNB) et la Trésorerie. Plusieurs réunions ont eu lieu, des pistes de solutions sont sur la table.
La Trésorerie a commandé de nouvelles pièces de 5 et 10 cents auprès de la Banque centrale européenne, la première livraison arrive cette fin août. Quid des pièces de 20 cents ? Pas disponible. Pourtant, la pénurie des autres pièces se répercutera sur celles de 20 cents et même de 50 cents. La Trésorerie négocie avec les autres pays européens pour récupérer des pièces. A suivre donc.
Une campagne envers les consommateurs est envisagée pour les inciter à ramener leurs pièces dans les banques ou les magasins. En théorie, cela parait simple mais en pratique, ce n’est pas si évident. Depuis la période covid, il est bien compliqué d’accéder à une agence bancaire (heures d’ouvertes limitées, sur rendez-vous…). De plus, des frais sont réclamés par les banques. Les entrepreneurs ont les mêmes difficultés.
Enfin, Febelfin recommande le paiement électronique à la place du paiement cash pour contrer cette pénurie. A charge du commerçant donc…
Insuffisant !
Ces solutions sont temporaires et partielles, ce n’est pas suffisant pour UCM. Les entrepreneurs ne sont pas responsables et ne doivent pas être lésés de cette situation.
Il y a une responsabilité des banques qui ne facilitent pas le retour des pièces. Un effet doit venir de leur part tant sur la tarification que sur la disponibilité. Mais aussi une responsabilité des consommateurs qui thésaurisent les pièces. Ils doivent être conscientisés sur cette pénurie.
On constate un manque d’infrastructures pour « recycler » les pièces. Aux Pays-Bas, par exemple, des appareils automatiques sont mis à disposition des consommateurs pour déposer leurs pièces et recevoir directement l’argent sur leur compte. L’enseigne Carrefour propose ce type de système à ses clients qui donne des bons d’achat. Une piste à investiguer mais le coût ne doit pas être supporté par les commerçants. UCM demande aux pouvoirs publics de prendre également leurs responsabilités.