Brupartners Entrepreneurs Indépendants, dont UCM assure la présidence, a réalisé son 8ème baromètre avec un focus sur les prix de l’énergie et le conflit ukrainien. Les résultats sont particulièrement inquiétants.
La situation est de plus en plus alarmante. La crise sanitaire est à peine maîtrisée qu’une nouvelle crise géopolitique se présente, dont la flambée des prix de l’énergie et des matières premières est le premier résultat désastreux. Les indépendants et les PME de Bruxelles sont peu optimistes, mais ne baissent pas les bras. Ils continuent à investir dans le personnel et le marketing, au détriment de leurs propres revenus et parfois même de leur santé.
Six derniers mois
Environ deux tiers des entrepreneurs enregistre une diminution de la rentabilité de leurs activités. Tant les revenus (liquidités) que l’activité générale du secteur sont en baisse. Il est aussi inquiétant de constater que près de la moitié des entrepreneurs constate une détérioration de leur propre qualité de vie. En revanche, les autres éléments liés au personnel tels que l’emploi, la motivation et la qualité du personnel sont largement perçus comme stables.
Par rapport à l’enquête précédente (octobre 2021), on constate, pour presque tous les facteurs, une différence croissante entre ceux qui considèrent que la situation est meilleure et ceux qui la considèrent comme pire. La situation s’aggrave donc…
Selon les indépendants et PME qui ont répondu à l’enquête, la hausse des coûts énergétiques est l’une des principales causes de ce malaise. 81% des entrepreneurs bruxellois pointent les coûts de l’énergie comme principal facteur négatif, suivis par les coûts de la main-d’œuvre (58%). Les équipements urbains de Bruxelles sont également considérés comme un facteur négatif (56%).
Priorités des six prochains mois
La résilience des entrepreneurs apparaît clairement à travers les domaines dans lesquels ils souhaitent investir.
Dans les mois à venir, les entrepreneurs veulent se concentrer principalement sur le marketing (43%) et continuer à gérer l’entreprise comme d’habitude (39% ; “business as usual”). L’investissement dans une formation personnelle arrive en troisième position. Ce top 3 est similaire à celui obtenu lors de la 7ème vague du Baromètre. À l’époque, les entrepreneurs prévoyaient cependant d’investir dans la formation personnelle avant d’assurer la gestion du “business as usual”.
De crise en crise
Les conséquences de la guerre en Ukraine touchent 75 % des entrepreneurs bruxellois. Près de la moitié (43%) perçoivent un impact sur les prix des matières premières et six sur 10 sur les prix de l’énergie. Cela concerne essentiellement l’industrie (65%), le commerce, la restauration (61%) et les services (22%).
52% des entrepreneurs répercutent ou comptent répercuter la hausse des prix de l’énergie et des matières premières sur les prix demandés aux clients. Les autres ne le feront pas ! Force est également de constater que les entrepreneurs sont plus nombreux à réduire leurs revenus personnels (43%) que ceux du personnel (15%). Les entrepreneurs bruxellois commencent donc par puiser dans leurs propres réserves ou se serrer la ceinture, avant de répercuter l’augmentation des coûts sur leurs clients ou de réduire le coût du travail.
Les enseignements du baromètre
- Politique économique générale : les crises se succèdent et asphyxient les entrepreneurs. La dépendance devient progressivement un état d’esprit – la « réinvention » permanente de soi a toujours été une caractéristique des entreprises et des entrepreneurs forts, mais c’est désormais une condition de survie – ce n’est plus « nice to have », mais « need to have ». Un suivi attentif de l’impact des politiques sur l’économie est essentiel. Brupartners Entrepreneurs Indépendants demande donc au gouvernement d’analyser soigneusement l’impact sur les entreprises de chaque changement de politique dans les domaines du développement urbain, de la mobilité, de l’environnement et de la fiscalité ;
- Orientation : 39% des entrepreneurs restent en mode « business as usual ». Les objectifs ambitieux de la “Shifting Economy” (nouveau nom de la Stratégie régionale de transition économique) risquent de les dépasser. Un grand travail de sensibilisation et de persuasion sera donc nécessaire pour que cette transition figure en bonne place dans l’agenda des entrepreneurs de Bruxelles. En temps de crise, le défi est double car changer pour survivre n’équivaut pas à changer pour se renforcer;
- Énergie : les prix de l’énergie montent en flèche et tous les entrepreneurs sont très préoccupés par cette situation. Les prix élevés de l’énergie fossile entraînent un élan de sensibilisation des entrepreneurs à investir dans l’énergie durable. Le gouvernement régional n’a pas beaucoup d’impact sur les prix de l’énergie eux-mêmes, mais il peut soutenir ces investissements durables. La communication des « primes Rénovation » renouvelées doit donc s’adresser, non seulement, aux particuliers mais aussi aux entrepreneurs. Un certain nombre de primes, notamment pour les investissements des entreprises, doivent être renforcées ou créées.
Les résultats complets sont disponibles ici.
Consultez les précédentes éditions sur le site du baromètre