Où réside le problème ? En 2022, comment expliquer que le plafond de verre soit toujours si présent dans nos sociétés ?
A l’occasion de la journée des Droits de la femme, UCM a interrogé près de 700 femmes sur leur statut de chef.fe d’entreprise. En 2022, en Belgique, un indépendant sur trois est une femme. La proportion est moindre en région de Bruxelles capitale où elles ne représentent que 25 % du tissu entrepreneurial. Tentatives d’explications et état des lieux.
Sans vouloir entrer dans la polémique et agiter l’étendard du féminisme exacerbé, notre société demande, encore souvent, aux femmes de rendre des comptes. Qu’est-ce qui bloque ? Quelle que soit la réponse, il semble que les racines du problème soient profondes et nécessitent encore un accompagnement spécifique.
La société doit (encore) évoluer.
Faire un choix entre le four et le moulin
Le nombre de femmes indépendantes à titre principal augmente d’un peu plus de 3 % en 5 ans, mais un peu moins vite que le nombre d’hommes (+ 4,6 %). Le déséquilibre ne se corrige donc pas. L’enquête UCM indique pourtant que la motivation des femmes à créer leur propre emploi est positive : le désir d’autonomie et l’envie de vivre de sa passion arrivent loin devant l’obligation de se reconvertir.
D’ailleurs, plus de sept entrepreneures sur dix (73 %) interrogées disent retirer une « grande satisfaction » de leur activité.
Cela dit, le parcours des femmes est parsemé d’obstacles spécifiques. Elles ne sont que 16 % à ne pas percevoir de différences entre l’entrepreneuriat au masculin et au féminin.
Par contre, 65 % soulignent la difficulté accrue de concilier vie professionnelle et vie familiale. C’est la différence majeure. Une sur cinq déclare d’ailleurs ne pas y arriver.
Les pouvoirs publics ne peuvent pas intervenir sur la répartition des tâches dans les ménages, mais ont le devoir de proposer des solutions pour l’accueil extrascolaire des enfants, qui pose une vraie difficulté, et qui devrait, au minima, être beaucoup plus flexible.
Le rapport à l’argent est différent
Trois femmes sur quatre suivent de près la situation financière de leur entreprise, tout en évaluant ses rentabilité et solidité.
Les entrepreneures comptent pour l’essentiel sur leurs fonds propres. Près de 20 % disent manquer d’informations sur les sources et les moyens de financement. Et elles sont 56 % à déclarer avoir du mal à valoriser le montant de leurs prestations auprès des clients.
La majorité des femmes qui créent leur entreprise se débrouillent seules ou juste avec l’aide de leurs proches. À peine plus d’une sur cinq demande les conseils d’un professionnel de l’accompagnement.
Difficultés liées au genre, prise de risque limitée, estime de soi moins prononcée, tendance à se replier sur soi : tous ces constats justifient l’existence d’un réseau d’affaires spécifiquement féminin comme Diane. Les femmes entrepreneures ne sont pas des exceptions.
Elles sont plus de 8.000 à se lancer chaque année en Wallonie et à Bruxelles. Elles pourraient être plus nombreuses encore, en particulier dans les secteurs les plus porteurs.
Cela suppose une sensibilisation dès les études et des lieux où les femmes entrepreneures peuvent se retrouver entre elles, s’informer, échanger leurs bonnes pratiques.
Cela suppose aussi un souci d’éducation des jeunes générations aux carrières non genrées.
Pour vous tenir informée des activités du réseau Diane, un détour par le site internet s’impose. Diane est également présente sur Facebook, Lkdn et Instagram.
«Les femmes ne devraient jamais avoir peur d’être intelligentes» (Emma Watson)
L'auteur.e de cet article
- Chargée de Communication chez UCM depuis 2009 et aujourd'hui responsable de la communication politique. Je veille à mettre en lumière le travail et l'expertise des conseillers du service d'études, toujours au service des entreprises wallonnes et bruxelloises.