Le Gouvernement fédéral vient de prendre une série de décisions budgétaires, mais aussi en matière de marché du travail. Les indépendants et chefs de PME ont des raisons d’être satisfaits.
Le « zéro coti » est préservé
L’absence de cotisation patronale sur le premier engagement est sur le grill depuis plusieurs mois. UCM n’a cessé de demander que l’on ne touche pas au cœur de la mesure. Il fallait qu’elle reste illimitée dans le temps. Si une limite devait s’appliquer sur le montant de la mesure, elle ne devait toucher que les situations clairement abusives.
C’est exactement ce qui a été décidé. Ce soutien aux gros créateurs d’emplois que sont les PME sera limité dès 2022 à 4000€ par trimestre. Cette modification sera indolore pour plus de 93% des situations existantes.
C’est un soulagement pour UCM de voir le « zéro coti » bétonné par l’ensemble des partis du gouvernement.
Retour au travail des malades de longue durée
Le gouvernement s’est donné pour objectif d’atteindre un taux d’emploi de 80% à l’horizon 2030. Pour atteindre cet objectif, stimuler les PME à sortir les demandeurs d’emploi du chômage ne suffira pas.
Le gouvernement s’appuie donc sur l’activation des malades de longue durée. L’essentiel de sa stratégie consiste à mettre au premier plan ce que le collaborateur est encore capable de faire, plutôt que de mettre le focus sur ce qu’il ne peut plus faire. C’est positif.
Le gouvernement entend, par ailleurs, responsabiliser financièrement toutes les parties prenantes, en ce compris les employeurs. Une sanction pourra être appliquée aux employeurs dont une part importante du personnel sera en maladie de longue durée. Toutefois, et c’était essentiel pour nous, les entreprises de moins de 50 travailleurs seront exemptées de cette sanction.
L’idée de sanctionner (tous) les employeurs dans ce dossier était dans l’air sous le précédent gouvernement et nous l’avions fortement combattue, déjà à l’époque.
Métiers en pénurie : de l’incitatif
Une large stratégie (35 mesures) sera mise en place pour combattre les pénuries d’emploi.
L’une de ces mesures traduit particulièrement la volonté du gouvernement de se montrer incitatif plutôt que sanctionnateur. Elle consiste à permettre au demandeur d’emploi qui s’intègre dans un métier en pénurie, de cumuler une partie de son allocation de chômage avec ses premiers salaires durant les premiers mois de travail.
Nous nous sommes montrés en faveur d’une incitation financière à l’engagement dans des métiers en pénurie, sans surcoût pour les employeurs. Nous accueillons donc favorablement cette initiative.
Formation des salariés : spécificités des PME
Nous soulignons un dernier point. En matière de formation des salariés, le gouvernement entend introduire pour chaque travailleur un droit individuel à 5 jours de formation par an, opposable aux employeurs.
Nous avons combattu (dès 2016, face au Ministre Peeters et aux syndicats) et combattons encore cette manière de faire. Nous estimons qu’elle est néfaste aux PME. Non pas, parce que les PME ne veulent pas former leur personnel, mais parce qu’elles le font de manière différente, plus informelle et plus directe.
Le fait que les PME ne seront pas concernées par cette législation à venir est donc une très bonne nouvelle.
Les partenaires sociaux contribueront
Nous notons enfin que dans l’accord du gouvernement, de nombreux points nécessitent une intervention des partenaires sociaux. Sur la flexibilisation du temps de travail mais aussi, par exemple, pour développer la figure du groupement d’employeurs.
UCM sera au premier plan dans l’implémentation de ces mesures pour veiller à l’intérêt des indépendants et chefs de PME francophones.