Le budget mobilité ne décolle pas. Les partenaires sociaux, qui sont à la manœuvre, tournent en rond. Comment sortir de l’impasse?
Derrière le terme de budget mobilité se cache la fluidité des dépenses de transport des salariés. L’employeur provisionne un compte et le travailleur utilise les fonds, comme bon lui semble, dans des solutions de mobilité. En bout de course, on favorise la multimodalité, ce qui est une très bonne voie, notamment pour désengorger Bruxelles. Ca, c’est pour le principe.
Sauf qu’on s’est un peu égaré en chemin. Les points de blocage sont en effet nombreux. Les syndicats craignant un dévoiement du système en une méthode d’optimisation salariale, ont exigé un encadrement tatillon du dispositif. Notamment que le budget soit alimenté à hauteur de minimum 3.000€ par an. Ce qui le parque dans un rôle exclusif de remplacement des voitures de société. On peut regretter ce manque d’ambition.
Tout n’est pas perdu
Quelques simplifications bienvenues ont tout de même pu rentrer dans l’avis des partenaires sociaux. Par exemple, le fait que la conduite d’une voiture de société durant 12 mois ne soit plus indispensable pour être éligible au budget mobilité. Plus besoin donc d’opter pour une voiture un an avant de passer au budget mobilité.
Trajet de verdissement
Ces « améliorations » du budget mobilité s’inscrivent dans les projets gouvernementaux de verdissement de la mobilité, en général, et des véhicules de société, en particulier. On parle d’électrification complète pour 2026…
Pour UCM, l’objectif est évidement louable, voire vital !
Mais nous avons quelques préoccupations tout de même. Le réseau pourra-t-il encaisser la hausse attendue de la consommation? La production va-t-elle suivre, ou verrons nous les prix s’envoler?
On nous parle de bornes de recharge, mais seront-elles en suffisance ?
Dans le cas contraire on peut craindre que les commerces et entreprises situés à proximité d’une borne (voire qui en ont à disposition sur leurs parkings) soient largement avantagés par rapport aux autres !
Et si les particuliers ne peuvent installer de borne chez eux, faute de capacité électrique disponible, ils devront prendre la route pour aller recharger leurs véhicules… Comble de l’ironie, cette situation risque de mettre davantage de voitures (en quête de bornes) sur les routes !
Bref, le chemin est encore long et la pente encore forte avant d’arriver à bon port.