Cet été, le gouvernement bruxellois a annoncé le calendrier de la Low Emission Zone (LEZ) jusqu’en 2035. La réaction des organisations représentatives des employeurs est unanime. Oui mais avec un plan réaliste et des alternatives crédibles.
UCM partage pleinement les objectifs initiaux de la mise en place de la LEZ que sont l’amélioration de la qualité de l’air et la santé publique. Toutefois, une vision réelle et globale via un plan avec des alternatives concrètes et des infrastructures renforcées fait cruellement défaut.
Quid de la neutralité technologique ?
Le gouvernement a fait le choix ultra restrictif du « tout à l’électrique ». Le banc patronal dénonce ce choix et prône la neutralité technologique. Pourquoi avoir exclu d’autres technologies telles que le CNG/LPG ? Et les véhicules hybrides ? L’interdiction du diesel à l’horizon 2030 a pour objectif dans le chef de la Région de réduire les émissions de Gaz à effet de serre (GES) et d’améliorer la qualité de l’air. Pour atteindre ces objectifs, différentes mesures alternatives sont possibles, et économiquement plus intéressantes car les technologies sont déjà disponibles sur le marché et en amélioration constante. Nous considérons donc qu’il serait plus efficace de se focaliser sur les meilleures technologies disponibles et les normes les plus récentes et interdire les véhicules ne respectant pas ces normes.
Véhicule cherche borne électrique
Par ailleurs, le gouvernement vise un déploiement de l’infrastructure de bornes de recharge amplifiée sur les 5 dernières années : 9% entre 2022 et 2025, 18% entre 2025 et 2030 et 73% après 2030. Pourquoi attendre si longtemps? Alors que la demande doit suivre l’offre et elle ne suivra pas tant qu’il n’y a pas un déploiement et une densité significative.
Plus globalement, comment assurer et garantie l’approvisionnement de l’électricité ? Les capacités du réseau sont limitées et insuffisantes à ce stade !
Et l’impact économique dans tout ça?
Il est multiple.
D’abord, il y a les secteurs directement impactés par ces choix : secteur pétrolier, les stations-services, taxis… La volonté du gouvernement n’est pas claire les concernant. Quelles aides seront mises à disposition pour l’accompagnement à la réaffectation pour ces secteurs les plus touchés?
Ensuite, les entrepreneurs qui ont nécessairement besoin de leur véhicule pour se déplacer, que ce soit en raison de la fréquence ou les horaires des déplacements à effectuer ou ayant besoin de véhicules utilitaires/outils. Quelles alternatives crédibles leur seront proposées?
Enfin, de manière globale, on peut s’inquiéter de l’impact de cette mesure sur l’attractivité économique de Bruxelles déjà bien entachée par d’autres mesures perçues négativement et un contexte sécuritaire et sanitaire défavorables. A cela s’ajoute l’absence de concertation avec les deux autres Régions. On peut raisonnablement craindre des délocalisations vers la périphérie.
UCM et les autres organisations des employeurs attendent des réponses à leurs interrogations et leurs inquiétudes. A ce stade, le gouvernement ne nous a pas convaincu et n’a pas répondu à nos attentes.