Le projet de loi autour de la formation des salariés divise employeurs et syndicats. Pour UCM, il est essentiel d’épargner les PME et surtout, de ne pas alourdir inutilement leurs obligations. Le mot d’ordre est de tenir compte de ce qui est bien fait car oui, les salariés bénéficient déjà de formations !
5 jours par ETP
Le Conseil National du travail vient de rendre un avis divisé entre employeurs et syndicats, sur un projet de Loi concernant la formation des salariés.
L’objectif du Ministre Dermagne et des syndicats : arriver à 5 jours de formation par équivalent temps plein, par an d’ici 2024.
La législation connaissait déjà cet objectif de 5 jours. Mais l’actuel projet précipite les choses. Non seulement en donnant l’échéance de 2024, mais aussi en créant un droit individuel à (réclamer) la formation pour les salariés. Alors qu’un tel droit existe déjà au sein des Régions, il s’agit du « congé-éducation payé ».
Les employeurs opposés
Les organisations d’employeurs ne sont donc pas d’accord, et l’ont fait savoir.
Au nom de quoi s’opposer à ce qui est pourtant essentiel pour tout le monde, entreprises comprises ? Bénéficier de salariés bien formés ? Parce que cette législation place la quantité avant la qualité.
Or, il va de soi que les défis autour de la formation méritent mieux qu’un chiffre plaqué unilatéralement par l’autorité. Les besoins sont différents d’un secteur, d’une entreprise et d’un travailleur à l’autre. En imposant un objectif générique, ce projet manque complètement cet aspect des choses.
Beaucoup est déjà fait
Dans son projet, le Gouvernement néglige le fait que les employeurs belges sont déjà très actifs sur le terrain de la formation des salariés. EUROSTAT nous place même parmi les meilleurs dans un classement qui ne tient même pas compte des formations « informelles » (les formations « sur le tas » souvent très importantes et qualitatives dans les PME).
Par ailleurs, cette proposition nie le fait que la formation est un investissement qui doit être partagé entre employeurs, citoyens et autorités. Elle met la formation à la charge quasi-exclusive des entreprises.
Les PME (-10 travailleurs) exclues
Les entreprises du secteur privé se retrouvent mises sous pression. Les secteurs également. Le projet prévoit toutefois d’exclure les petites entreprises (- de 10 travailleurs) de cette obligation. C’est déjà le cas de l’actuelle législation, UCM considère qu’il s’agit là d’une bonne chose.
Les PME ne sont pas tirées d’affaire pour autant. C’est dans les secteurs et la négociation avec les syndicats qu’il faudra obtenir que cette exclusion de principe se reflète dans les faits. UCM est présente dans plusieurs commissions paritaires et portera ce positionnement.