Véritable feuille de route de la Région pour les années à venir, ce plan regroupe trois sources de projets et de financements : plan de transition (prévu dans la déclaration de politique régionale), plan européen pour la reprise et la résilience, programme Get Up Wallonia.
Au menu, cinq axes, 20 mesures déclinées en objectifs, 344 projets, et plus de sept milliards d’euros. Mais ce n’est pas tout, des réformes structurantes sont censées amplifier la relance.
Parmi ces énormes moyens déposés sur la table, une partie impactera positivement le carnet de commandes (construction, économie circulaire) et le fonctionnement (digitalisation et développement des infrastructures, administrations plus performantes, …) des PME dans les années à venir.
Focus sur l’emploi et la formation
Miser sur la jeunesse et les talents de la Wallonie, ainsi s’intitule le premier axe du plan de relance wallon.
Au rang des points prometteurs :
- la majoration temporaire des aides à l’embauche dans les PME (Impulsion et SESAM) pour soutenir la reprise des emplois post-covid et le retour des travailleurs en chômage temporaire. Il s’agit d’une demande qu’UCM martèle depuis mars 2020. 100 millions d’euros sont prévus;
- la volonté d’une mise à plat de la formation en alternance en entreprise, et une implication plus forte du monde patronal pour en faire un mode de formation concret qui répond aux besoins des entrepreneurs.
Au rang des déceptions et grands absents :
- le soutien financier des patrons-formateurs peu envisagé à ce stade. Il faut que le gouvernement prenne ce dossier à bras le corps. C’est une condition de réussite pour déployer la formation en alternance en entreprise. Pour former, il faut des patrons-formateurs à qui on donne les moyens d’être sur le pont pour pouvoir transmettre leur savoir-faire. Pour rappel, un apprenant en alternance coûte plus de 12.000 € par an. La France octroie des primes de 8.000 € par apprenant. La Wallonie, dix fois moins (750 €).
Focus sur l’économie
Amplifier le développement économique, ainsi s’intitule le troisième axe du plan de relance wallon.
Au rang des points prometteurs :
- création d’un pôle d’excellence en cybersécurité;
- faciliter l’accès des (T)PME aux marchés publics : c’est un objectif qu’UCM martèle sans relâche;
- stratégie de rebond : permettre aux entreprises de se relancer ou leur proposer une dynamique fluide de reprise-transmission;
- favoriser l’économie circulaire;
- reconvertir les friches industrielles : dans une optique d’attractivité des centres-villes;
- lutter contre les cellules-vides en lançant des appels à projets pour la création de nouveaux concepts de commerces innovants ou favorisant la transformation de ceux existants;
- accompagnement des commerçants à la relance : les former aux usages numériques, à l’e-commerce ou à la visibilité online.
Au rang des déceptions et points d’attention :
- conditionner l’octroi de subsides à l’insertion de clauses ESE (éthiques, sociales, environnementales) dans les marchés publics : UCM y est défavorable. Ca induirait des charges administratives supplémentaires pour les PME et les découragerait donc davantage à répondre aux marchés;
- rendre les modèles de cahiers spéciaux des charges obligatoires : les cahiers spéciaux sont propres à chaque marché et ne sauraient donc pas faire l’objet d’une standardisation comme c’est le cas pour les cahiers généraux;
- créer des parcours sur mesure et accélérés pour les entreprises et projets d’entreprise à haut potentiel de croissance : comment définir ces « hauts potentiels de croissance » ? Quel parcours seront prévus pour les autres entreprises ? UCM sera attentive à ce qu’aucune discrimination ne soit créée.
Parmi les réformes amplifiant la relance :
- refonte des aides à l’investissement : les chèques-entreprises sont notamment à l’examen. UCM sera attentive aux modifications envisagées afin qu’elles permettent une meilleure lisibilité de ces outils par les entrepreneurs. Pourquoi ne pas fusionner les deux chèques créations en un seul par exemple ?
- réforme des outils économiques et financiers wallons : la réorganisation par fusion prévue pour la SRIW, la Sowalfin, la Sogepa, et les Invests a du bon. Pour autant que les moyens ne soient pas dilués dans un pot commun. Comprenez, que ceux actuellement disponibles pour les indépendants et PME au travers de la Sowalfin et de ses filiales soient toujours réservés à ceux-ci;
- mise en oeuvre du single digital gateway : qui a pour vocation de créer un portail unique permettant aux entreprises et citoyens de réaliser leurs formalités online. Dans ce contexte, UCM sera attentive à ce que les guichets d’entreprises conservent pleinement leur rôle de conseiller des entrepreneurs.
Et après ?
Il faut encore décliner ces axes, objectifs et mesures en fiches-projets concrètes. Toute l’équipe lobby est sur le front pour discuter plus en avant de leurs modalités précises avec les ministres wallons.
L'auteur.e de cet article
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