Quels sont les impacts du Brexit sur nos PME ? Quelles solutions mettre en œuvre pour les aider ? UCM a répondu à ces questions lors d’une audition par la Task Force Brexit.
L’Union européenne et le Royaume-Uni ont conclu un accord de commerce et de coopération à la fin de l’année passée, à la suite du Brexit. Cependant, les conséquences de ce retrait britannique se font tout de même ressentir sur notre tissu économique.
Le gouvernement wallon a donc mis sur pied une Task Force Brexit. Son rôle ? Déterminer les mesures les plus aptes à soutenir nos entreprises.
UCM avait anticipé les différentes possibilités en cas de « no deal », pour les PME qu’elle représente. Comment les chefs d’entreprises wallons vivent-ils la situation? Faisons le point.
Impacts et points d’attention
Les charges administratives
Il n’y a pas de droits de douanes ni de quotas d’import-export. C’est une bonne chose! Mais les formalités à remplir aux passages de frontières sont bel et bien présentes. Elles engendrent des charges administratives supplémentaires. Qui dit formalités dit retards, et qui dit retards dit baisse de rentabilité.
Les retards de livraisons
Ils sont nombreux pour certains secteurs et inconnus pour d’autres. Il faudra réguler la situation pour ceux qui connaissent des difficultés. Certaines PME, que nous avons interrogées, ont trouvé une échappatoire: elles constituent des stocks plus importants. Mais c’est inenvisageable pour des denrées (alimentaires) périssables. Elles ne peuvent pas être retenues trop longtemps aux frontières.
L’impact sur les fournisseurs et sous-traitants
Comme observé avec la crise de la COVID, l’entièreté des chaînes de valeurs (les fournisseurs, sous-traitants, etc.) sont indirectement impactées par le Brexit. Les entreprises importatrices/exportatrices avec l’Angleterre pourraient bel et bien modifier les relations qu’elles entretiennent avec leurs partenaires wallons.
Mesures de soutien pertinentes
Pour faire face à ces difficultés, le Conseil européen a créé une Réserve d’ajustement au Brexit : de l’argent frais donné aux Etats et à leurs entités fédérées.
UCM suggère qu’elle soit utilisée à plusieurs fins en Wallonie :
- Un recensement des fournisseurs et sous-traitants potentiellement impactés : identifier les entreprises dont au moins 20% du chiffre d’affaires résulte de biens/services fournis à des entreprises importatrices/exportatrices avec le Royaume-Uni. Pourquoi ? Pour les inclure dans les potentielles compensations octroyées.
- Un point de contact unique pour les entreprises par rapport à toutes les questions Brexit : l’Agence wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers (Awex) devrait être désignée comme « single point of contact ». L’objectif ? Répondre aux questions des entrepreneurs et les réorienter vers les autres interlocuteurs. Fournir des informations pratiques (et humanisées, au travers de vidéos par exemple) dans un cadre structuré et clair est primordial pour la bonne adaptation des entreprises à tous ces changements.
- Un accompagnement Awex à l’internationalisation : dans ce contexte, il est plus que jamais primordial de promouvoir les outils financiers et non financiers que l’Awex propose, en les signant « Brexit ».
- Une évaluation de la situation dans les mois à venir : nous n’en sommes qu’au début de l’épisode post-Brexit. Il est encore compliqué d’identifier et chiffrer ses conséquences directes. Il faudra donc surveiller les impacts et garder une certaine flexibilité pour pouvoir utiliser la Réserve d’ajustement en fonction des constats futurs.
Next step ? Un rapport assorti de propositions de mesures sera rédigé par la Task Force à la suite des auditions menées. Dans la foulée, le gouvernement wallon sera amené à le valider.
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