Nous avons des demandes à adresser au futur gouvernement fédéral. Cette semaine, focus sur l’emploi.
« Zéro coti » sur le premier engagement
La législature précédente a été celle du tax shift. Une de ses mesures les plus fondamentales pour les PME est la neutralisation de la cotisation patronale principale sur le premier engagement. Cette mesure a permis à de nombreux indépendants de « sauter le pas » et de créer leur premier emploi.
Cette mesure arrive malheureusement à terme le 31 décembre 2020. Si on ne fait rien, plus aucune aide ne sera apportée lors de premier engagement. Pour nous, il est vital pour les PME de prolonger cette mesure au delà de 2020. Notamment parce que la crise a obligé les entreprises à postposer des engagements. Il faut que ceux qui redécolleront ne se voient pas privés de ce ballon d’oxygène.
Indemnité de licenciement exonérée
Osons le dire, tous les emplois actuels ne pourront pas être sauvés. Les licenciements qui vont immanquablement avoir lieu devront se passer dans les moins mauvaises conditions. Or la crise a créé de gros problèmes de liquidité dans les entreprises.
Permettre temporairement la rupture du contrat sans charges patronales, c’est éviter des situations qui sont destructrices pour tout le monde. C’est aussi endiguer la réaction en chaîne qui ferait qu’un licenciement impayable mettra les entreprises dans des situations telles qu’elles ne pourront qu’envisager d’autres licenciements.
Tarification des services externes
Nous demandons depuis longtemps une révision de la législation sur les tarifs des services de « médecine du travail ». La crise a rendu cette demande plus pressante encore. Des prestations n’ont pas pu avoir lieu. De nombreux salariés n’étaient pas à leur poste. Mais la facturation, elle, a bien eu lieu. Ce ne serait que justice d’envisager des réductions ou des exonérations.
Cap sur la fin de l’année
Les autorités ont permis de reporter certains paiements (ONSS et fiscalité) à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. Cette attitude était basée sur le fait que la crise serait courte et la reprise, forte. Or la crise se prolonge et la reprise est « molle », surtout dans les TPE/PME.
À ce stade, c‘est toute l’année 2021 qui doit servir à lisser les paiements pour éviter des drames économiques et sociaux. Il nous faut une règle générale qui permette cet étalement.
Organisation du travail
La crise n’a fait que révéler un problème persistant : les règles qui régissent l’organisation du travail méritent un « lifting ». Sur le télétravail, bien sûr, mais plus généralement, sur l’ensemble des règles sur la durée du travail. Il y a place pour une modernisation respectueuse des attentes de chacun. Par exemple, la prestation d’heures supplémentaires est aujourd’hui enfermée dans un carcan inflexible. Pourquoi ne pas élargir cette possibilité à ceux qui le souhaitent?
Les préformateurs sont au travail jusqu’au 11 septembre. Ensuite viendra en principe le temps de la formation du Gouvernement fédéral. Nous seront présents tout au long de ce processus pour porter la voix des indépendants et des PME au cœur des négociations.