Les oubliés du coronavirus risquent de devenir des révoltés. Nous l’avons martelé. Pas en vain! Le gouvernement wallon vient d’annoncer un nouveau train de mesures.
Vous connaissez notre refrain : les indépendants et chefs de PME ayant obtenu le droit passerelle doivent pouvoir bénéficier d’un soutien régional. Facile à mettre en oeuvre, efficace et équitable.
Sur ce point, nous n’avions pas été entendus jusqu’à présent. Mais avec son nouveau mécanisme d’indemnité de 2.500 €, la Wallonie s’inspire finalement de nos recommandations.
Les oubliés wallons du coronavirus sont de moins en moins nombreux.
Pour ce faire, le gouvernement wallon débloque un nouveau budget de 285 millions d’euros, plus qu’un doublement du montant initial (233 millions) !
Pour les indépendants et PME ayant interrompu substantiellement leurs activités, c’est une indemnité compensatoire unique et forfaitaire de 2.500 € qui sera accordée à ceux qui ont bénéficié du droit passerelle complet pour les mois de mars ou avril.
UCM espère que le flou autour de la notion « substantiellement interrompue » ne laissera pas place à de nouveaux critères d’octroi compliqués à déterminer dans le chef d’un indépendant ou d’une PME. Le fait d’avoir effectué la demande de droit passerelle est amplement suffisant.
Pour les indépendants et PME totalement fermés ou à l’arrêt suite aux mesures sécuritaires, c’est l’indemnité de 5.000 € qui se voit élargie à de nouveaux secteurs :
- commerce et réparation d’automobiles et de motocylces;
- arts, spectacles et activités récréatives (salles de sport, activités sportives et de loisirs, …);
- intermédiation en achat, vente et location de biens immobiliers;
- salles de cinéma.
Pour les indépendants et PME qui ont besoin de trésorerie, un prêt ricochet pouvant aller jusqu’à 45.000 € et bénéficiant d’une franchise en capital de maximum 6 mois pourra être obtenu auprès de sa banque et de la Socamut, filiale de la Sowalfin.
2/3 du prêt sont pris en charge par la banque et 1/3 par la Socamut.
Concrètement ? La demande de crédit doit être introduite auprès de son banquier. Une fois celle-ci acceptée (par ex. 30.000 € maximum), la Socamut viendra gonfler le crédit avec un prêt subordonné à taux zéro (par ex. 15.000 € maximum) et accordera une garantie de 75% (par ex. sur 22.500 €) sur le crédit bancaire.
Ce prêt peut prendre différentes formes : une ligne de décaissement ou un crédit plus classique avec remboursement mensuel.
Les montants ainsi obtenus pourront donc servir à couvrir les charges fixes de l’entreprise, comme par exemple son loyer commercial. Or, les indépendants qui ont du mal à payer ces factures sont précisément ceux qui ont eu droit à l’indemnité.
Et c’est ici que le bât blesse : « ce prêt ne pourra pas être cumulé avec les deux mécanismes d’indemnisation » et « la Wallonie pourra octroyer jusqu’à 5.000 crédits », comprenez que ceux ayant déjà bénéficié des 5.000 ou 2.500€ n’auraient pas accès à ce mécanisme.
Ce passage nous inquiète : les aides délivrées hier pourraient-elles priver les entrepreneurs d’un outil de trésorerie créé aujourd’hui et qui pourrait mieux répondre à leurs besoins ?
Et après ?
Nous attendons impatiemment que ces nouvelles mesures se traduisent en textes légaux : des précisions quant aux codes NACE visés et aux modalités d’octroi devraient y être précisées.
Nous rappellerons aussi que la Sowalfin propose d’autres mécanismes de soutien financier. Les banquiers ont d’ailleurs déjà été informés que tous les moyens qu’ils mettraient à disposition des PME (ndlr : connaissant des difficultés suite au coronavirus) seraient garantis à 75 % par l’outil financier wallon.
De même, si vous disposez déjà d’un financement que les banques sont réticentes à maintenir, la Sowalfin propose des solutions pour les garantir. Et ce après seulement 6 jours ouvrables d’analyse du dossier.
UCM vous informe
- Découvrez notre foire aux questions “Coronavirus”, elle est continuellement mise à jour sur le site ucm.be.
- Pour suivre les informations officielles sur Twitter, nous avons créé une liste.
- Pour les mesures spécifiques aux entrepreneur(e)s wallon(ne)s, rendez-vous sur le 1890.