Le quotidien du service lobby UCM depuis le 12 mars.
C’était le 12 mars. Il était 22 heure. La Belgique retenait son souffle devant son écran de télévision. Sophie Wilmès, Première ministre en affaires courantes, annonçait que dès vendredi minuit, la vie allait changer… Celle des entreprises, aussi.
On y était préparé… Comme on peut être préparé à la tempête… Depuis l’après-midi, on avait des contacts avec les conseillers des cabinets ministériels. Des mesures allaient être prises mais on n’en connaissait pas l’ampleur. C’était maintenant clair : les écoles allaient fermer, les salariés devaient télétravailler, les employeurs devaient s’organiser, les commerces non alimentaires allaient fermer le week-end… Et on ne pouvait rien y changer.
Ce sentiment d’impuissance face à la crise économique qui accompagnait cette crise sanitaire était réel. Et pourtant, il fallait réagir. Vite et bien. Dès la fin de la conférence de presse, les téléphones sonnent. Quelles sont les mesures prioritaires ? Quels moyens ? Que met-on en place ? La nuit est courte. Un seul mot : du cash. Un filet de sécurité. Pas d’usine à gaz. Et très vite, un slogan qui accompagnera toutes les propositions UCM : No cash in, no cash out.
La dernière réunion physique aura lieu le 13 mars en fin de journée chez la Première ministre avec les premiers impactés : les représentants des hôtels, cafés et restaurants qui doivent tout simplement fermer.
À cet instant, ils étaient les seuls à devoir s’arrêter. Sans préavis. Sans pouvoir liquider les frigos remplis avant le week-end. L’ambiance était glaciale. La santé publique était une priorité, c’était certain. Mais comment allaient-ils survivre ?
Faire entrer du cash, permettre de finir le mois. La sécurité sociale des indépendants existe pour ça. C’est pour ça que les indépendants, les dirigeants d’entreprises cotisent chaque mois.
Il fallait donc que chaque entrepreneur impacté par les mesures sanitaires puisse bénéficier du droit passerelle. À la sortie de la réunion avec la Première ministre, le travail d’UCM est de convaincre le ministre des Indépendants, Denis Ducarme, que ce droit doit être automatique pour tous les secteurs qui doivent fermer, totalement ou partiellement.
La discussion est rude. La peur des effets d’aubaine existe. Et pourtant, UCM est certaine qu’il n’y a pas d’autre solution que l’automaticité. Dans les heures qui suivent, l’idée passe. Les arguments sont entendus.
Pour les employeurs, après quelques jours, le chômage temporaire pour force majeur devient automatique.
Informer les entrepreneurs. Qui peut ouvrir ? Qui doit fermer ? Dans les 24 heures, c’est une véritable solidarité qui s’organise. Entre le public et le privé. UCM met une conseillère à disposition du 1890. L’objectif est simple : aider les entrepreneurs à respecter les mesures. Les diriger vers les aides auxquelles ils peuvent prétendre.
Tous les moyens de communication sont utilisés : Whatsapp, Messenger, SMS, mails, … Chaque conseiller est chez lui et pourtant l’énergie collective est puissante. Et avec, cette envie d’aider ceux qui entreprennent, qui prennent des risques, à traverser et dépasser cette crise. Les heures d’ouverture des bureaux UCM sont étendues. Les conseillers d’un service viennent en renfort d’un autre service.
Après le Fédéral, c’est aux Régions qu’il faut s’adresser. Le droit passerelle ne sera pas suffisant. Budgétairement, il faut être prudent. Les simulations occupent une grande partie de la journée du 14 mars et une proposition émerge : les Régions doivent faire le même effort que le Fédéral pour les entrepreneurs qui demandent le droit passerelle. Malheureusement, UCM ne sera pas entendue. Chacune des Régions préférera faire un effort plus important (5.000 € en Wallonie, 4.000 € en Bruxelles) pour moins d’entrepreneurs…
UCM continue de se battre pour que chacun ait un complément d’indemnité. Un travail de chaque jour.
Cette crise reste une crise. Sanitaire, d’abord. Économique, ensuite. Comme chaque crise, elle génère des peurs, des angoisses… Comme chaque crise elle permet aussi au meilleur de se révéler. Chez UCM, nous sommes restés indépendants et unis. Solidaires.
Bon résumé… qui reflète le dynamisme et l’émotion de tous les jours !