En quelques heures, les (bonnes) mesures prises par le fédéral pour soutenir les indépendants et les dirigeants d’entreprise sont devenues insuffisantes. Il y a urgence!
Oui, ce que nous sommes en train de vivre sera sans doute dans les livres d’histoire. Mais difficile de prendre du recul lorsqu’on se retrouve contraint de fermer son magasin, de mettre son personnel en chômage temporaire ou que l’on se demande comment on va nourrir sa famille quand on n’a plus de rentrées financières.
Car on parle bien de cela pour les entrepreneurs. De savoir comment (sur-)vivre. Comment payer son loyer ou son emprunt ou simplement les choses essentielles pour sa famille quand il y moins de rentrées d’argent ou quand il n’y en a plus du tout.
La question n’est pas de remettre en cause les choix posés pour stopper cette pandémie : il faut la stopper! Se protéger les uns et les autres avec civisme et solidarité. La question est d’agir, de réagir vite pour que cette crise sanitaire ne se double pas d’un tsunami sans précédent de faillites et de licenciements
Des questions s’ajoutent aux questions
Jeudi, avant l’annonce du confinement, tant le gouvernement fédéral que le gouvernement bruxellois ont pris des mesures pour soutenir les entrepreneurs.
Côté fédéral, le droit passerelle (1.291 euros par mois pour un isolé, 1.614 euros pour un chef de ménage), sera accordé en mars et avril – au mois de mai si nécessaire – aux indépendants de l’horeca et du commerce, touchés par les fermetures totales ou partielles. Dans les autres secteurs, toute interruption d’activité d’au moins sept jours consécutifs ouvrira le droit à cette indemnité.
En ce qui concerne le paiement des cotisations sociales, un report d’un an est possible, sans pénalités. Ce report est étendu, comme le souhaitait UCM, aux régularisations en cours concernant l’année 2018.
Extension drastique du droit-passerelle (revenu de remplacement) en cas de force majeure (comme aujourd’hui) pour mars et avril 2020, pour les indépendants. #coronavirus @lalibrebe @LaLibreEco @ducarmedenis
— François Mathieu (@FraMathieu) March 17, 2020
Côté bruxellois, les mesures prises correspond(ai)ent aux attentes des entrepreneurs… Même si un gros doute subsistait, et non des moindres : quid du mode d’octroi et du montant de la « prime unique » annoncée?
Coronavirus: le gouvernement bruxellois débloque un montant de 110 millions d’euros https://t.co/ZlXsbQuHhH
— RTBF info (@RTBFinfo) March 17, 2020
Mais nous avons eu à peine le temps d’informer les entrepreneurs de ces mesures et des questions encore latentes que le confinement est annoncé.
Aux questions que se posaient déjà les indépendants et les patrons de PME, s’ajoutent de nouvelles questions. Et à ce stade, nous n’avons pas les réponses.
Par contre, nous avons une certitude : no cash in, no cash out! Les indépendants et les chefs de PME doivent être protégés. La plupart d’entre eux n’auront plus du tout de rentrées financières. Il faut leur permettre de geler leurs dépenses
Aller plus vite et plus loin
Depuis l’annonce du confinement, nous portons ce message auprès des différents gouvernements.
Il n’est pas indécent en particulier de demander un effort aux banques, qui ont obtenu le soutien dont elles avaient besoin dans un passé récent.
Les prêts à court terme doivent être possibles à des taux d’intérêt réduits, surtout vu la mobilisation des outils publics pour accorder des garanties.
Nous demandons aux autorités un moratoire sur le remboursement des prêts publics (c’est fait à Bruxelles), un moratoire sur le paiement des loyers privés payés par les entreprises, et un moratoire sur le remboursement des prêts hypothécaires et des prêts pour investissement.
Le chômage pour force majeure doit être automatique pour l’ensemble des employeurs du pays.
L’indemnisation par l’employeur du premier mois de maladie doit être temporairement suspendue.
Pour préserver la trésorerie des entreprises, les cotisations patronales et le précompte professionnel doivent être gelés, tout comme l’ensemble des taxes pesant sur l’activité économique.
Nous insistons pour que le droit passerelle, qui garantit une sorte de chômage aux indépendants, soit accordé pendant tout le temps que durera la crise. Pour beaucoup de personnes et de ménages, c’est la seule possibilité d’obtenir un revenu. Les fonds de crise débloqués par la Wallonie et Bruxelles doivent permettre d’augmenter les montants.
Il faut aller vite, il faut des mesures fortes. C’est la condition du redémarrage économique quand la crise sanitaire sera derrière nous.
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