Un travailleur salarié qui s’affilie à un syndicat, c’est son droit et sa liberté. Exiger que l’employeur rembourse cette cotisation, ça va trop loin.
Ce mardi 8 octobre, les syndicats représentatifs des salariés en commission paritaire 100 (environ 20.000 travailleurs) sont venus « rendre visite » aux organisations patronales. Avec une exigence : l’octroi d’une prime syndicale dans le secteur.
La prime syndicale, c’est quoi ?
Il s’agit d’un montant (145 € maximum par an) octroyé par les employeurs, uniquement à leurs travailleurs syndiqués. En réalité, il s’agit de rembourser aux travailleurs le coût de l’affiliation au syndicat.
La décision d’octroyer ou non une prime syndicale est prise au niveau des secteurs. C’est la raison pour laquelle le banc syndical, dans de nombreux secteurs, plaide pour l’instauration d’un tel mécanisme. Et quel meilleur moment pour poser une telle demande que les négociations sectorielles sur le pouvoir d’achat, tous les deux ans !
Pour le patronat, ça ne passe pas
Bien sûr, le sujet est sensible. Pour les employeurs, recevoir l’obligation du niveau sectoriel de payer pour l’affiliation syndicale de ses travailleurs syndiqués ne manque pas de susciter… l’incompréhension.
Pour UCM, il est logique qu’au moment de discuter de l’évolution du pouvoir d’achat des salariés dans les secteurs, on ne se limite pas aux seuls travailleurs syndiqués. C’est une mesure globale qui doit être prise, le cas échéant.
Donc, de manière générale, nous sommes défavorables à la prime syndicale. En effet il ne revient pas selon nous aux employeurs de subsidier les organisations syndicales.
C’est d’autant plus vrai que, comme représentants des TPE/PME, nous estimons que la concertation sociale ne doit pas s’encombrer des mêmes formalismes que dans les grandes structures et doit s’organiser de façon directe entre salariés et employeurs. Or la CP 100 est très majoritairement composée de TPE/PME.
Pour en revenir donc à la commission paritaire 100, il faut, pour UCM, que chaque partie mette de l’eau dans son vin et conjugue ses exigences avec les possibilités de l’autre banc. Nous savons qu’un accord est possible, même sans inclure la prime syndicale.