L’actualité sociale de ce début d’année est monopolisée par les débats sur le salaire minimum. Il est question de rehausser le revenu minimal interprofessionnel, actuellement fixé à 1.593 €/mois. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les obstacles à la conclusion d’un accord ne manquent pas.
Le groupe des 10 est la réunion des décideurs des organisations patronales (dont UCM) et syndicales. Il s’est réuni ce mardi pour faire le point sur la situation politique et sociale.
Que ce soit le niveau de cette augmentation (les syndicats demandent 6, 27 %, soit + 100 € brut par mois, quand le banc patronal propose 2 % maximum), les compensations convenues pour ce qui dépassera + 1, 1 % (les syndicats semblent rejeter l’idée d’une compensation générale au profit de certaines compensations ciblées) ou de l’entrée en vigueur de cette augmentation (pas question pour les employeurs de la cumuler avec les augmentations décidées au niveau des secteurs). Sans même parler du fait que tout ceci aura un coût et qu’un Gouvernement fédéral fait actuellement défaut pour pouvoir en discuter.
C’est un groupe de travail au sein du Conseil national du travail (CNT) qui mène les discussions techniques avec l’appui de l’ONSS (pour les estimations chiffrées). UCM y est évidement présente et impliquée. Il faut en effet constater que les secteurs le plus impactés par une augmentation du salaire minimal interprofessionnel sont des secteurs à forte population de TPE/PME (commerce de détail, horeca, coiffure,…).
Investir dans l’ « employabilité »
À côté de ce délicat débat, on ne peut pas dire que les choses sont beaucoup plus faciles à aborder. Se couple en effet à la question précédente, un dossier sur la manière d’augmenter l’ « employabilité » des travailleurs licenciés.
Pour le banc patronal, le point de départ devrait être que le travailleur licencié investisse une partie de son indemnité de rupture dans de la formation.
Côté syndical, on ne voit pas l’intérêt de restreindre la cible et on veut revoir l’ensemble du système de formation des travailleurs. Quitte à ne jamais obtenir d’accord et à maintenir le statu quo, mais peut-être est-ce là l’objectif …
Enfin, à plus long terme, les prochaines négociations salariales ont été évoquées. On le sait, la réglementation qui fixe le cadre de ces négociations (la loi du 26 juillet 1996 relative à la promotion de l’emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité, la fameuse « loi de ’96 ») ne plait pas (doux euphémisme) aux syndicats dans son état actuel.
Le banc patronal, lui, ne rejette pas d’emblée l’existence d’un cadre légal qui permette d’éviter certains dérapages. En tout état de cause, pour modifier une loi il faudra une autre loi. Ici encore, c’est la majorité qui se mettra en place au fédéral qui donnera le ton.
Une chose est sûre, la concertation sociale ne manque pas d’ouvrage et les discussions ne sont pas closes. D’autant que dans les secteurs aussi la négociation bat son plein. Mais c’est une autre histoire.