Le manque de main d’œuvre s’accentue en Wallonie

Le manque de main d'œuvre s’accentue en WallonieChaque année, le Forem établit un cadastre des métiers critiques et en pénurie. En 2019, on en dénombre 100 ! Les prochains gouvernements devront continuer à prendre le problème à bras le corps en boostant la formation dans nos petites entreprises.

73 en 2016; 80 en 2017; 88 en 2018 et… 100 en 2019. Le cadastre des métiers critiques et en pénurie du Forem, mis à jour chaque année en Wallonie, augmente inexorablement. Il est établi sur plusieurs critères et se base sur des éléments tant quantitatifs (un manque cruel de candidats pour un nombre de postes à pourvoir) que qualitatifs (les candidats sont là mais manquent de formation, d’expérience ou encore de mobilité).

Les entrepreneurs et chefs d’entreprise peinent à recruter. Aujourd’hui, plus d’1 petite entreprise sur 5 estime que les difficultés de recrutement entravent ses activités (problème d’organisation, refus de commandes, etc.). Un problème qui est loin d’évoluer positivement au fil des années sous l’effet d’une conjoncture économique favorable couplée à un départ massif de travailleurs à la pension. Même à personnel constant, le remplacement des départs naturels devient de plus en plus problématique.

Un cadastre important, mais partiel

La liste des métiers critiques et en pénurie du Forem (dont certains grands standards perdurent comme boucher, boulanger, commercial, couvreur ou électricien) est une photographie du marché de travail wallon. Elle est loin d’être anodine puisqu’elle permet à un demandeur d’emploi de reprendre des études ou une formation en alternance dans un métier reconnu en pénurie en conservant son allocation de chômage, tout en étant dispensé de recherche d’emploi.

Mais attention, ce cadastre wallon ne se base essentiellement que sur les offres d’emplois transitant par les services du Forem. Nos enquêtes montrent que la moitié des petits employeurs passent par d’autres canaux pour recruter (réseaux sociaux, recommandation, bouche à oreille, affichage sur la vitrine, opérateur privé, etc.), et ne sont donc pas répertoriés.

Il y a du boulot… au propre comme au figuré

Pour UCM, il est primordial que le monde de l’enseignement ou de la formation réponde aux besoins des chefs d’entreprise, en informant et en orientant les jeunes et les demandeurs d’emploi vers des métiers porteurs, mais aussi en développant des formules de stages en phase avec les réalités et besoins des petites entreprises.

En parallèle, la formation en alternance de plus longue durée, via l’enseignement et surtout l’Ifapme, reste un chemin privilégié pour accéder à ces métiers en pénurie. En 2019, il y a dans certains métiers plus de patrons-formateurs disponibles que de candidats à former. Un job est pourtant quasiment assuré à la sortie !

UCM continue donc de porter cette formation d’excellence auprès des entreprises et du monde politique, mais aussi auprès des demandeurs d’emploi, des plus jeunes et de leurs parents.

L'auteur.e de cet article

David PISCICELLI
Conseiller au service d'études et spécialisé dans les matières sociales (emploi, formation et droit du travail), je défends les intérêts des entrepreneurs et PME dans ces domaines.
David PISCICELLI

David PISCICELLI

Conseiller au service d'études et spécialisé dans les matières sociales (emploi, formation et droit du travail), je défends les intérêts des entrepreneurs et PME dans ces domaines.

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