La FGTB est la seule organisation à refuser une augmentation du salaire minimum.
En mars dernier la FGTB a rejetté l’accord interprofessionnel (AIP) parce qu’elle n’acceptait pas le chapitre (longuement négocié) relatif aux salaires. Ce chapitre contenait deux volets : la marge salariale et une augmentation du salaire minimum.
En avril, le Conseil national du travail (CNT), où siège aussi la FGTB, s’accordait sur tous les autres points du projet d’accord interprofessionnel. Pour le chapitre salaire, le gouvernement allait reprendre la main pour fixer la marge salariale. Par ailleurs, les partenaires sociaux se sont donné du temps pour réfléchir à la question du salaire minimum. D’abord en signant une CCT en juin pour augmenter le salaire minimum de 1, 1 % dès juillet. Puis en étudiant les possibilités d’augmenter encore ce salaire minimum au sein d’un groupe de travail. Ce groupe devait aussi se pencher sur des moyens de compenser ces augmentations pour les employeurs.
Nous voici donc arrivés en juin. Le CNT devait officialiser l’augmentation du salaire minimum. Le banc patronal (UCM, Unizo, Unisoc, Boerenbond et FEB) est venu tenir ses engagements. À la surprise générale, la FGTB a refusé de signer l’accord. Et en l’absence d’accord, pas d’augmentation des salaires. La réunion alors est devenue quelque peu surréaliste : le banc patronal (ainsi que le CSC et la CGSLB) tentant de convaincre la FGTB d’accepter … une augmentation des salaires. Sans succès.
Et maintenant ?
Qu’on se comprenne bien. Quand une organisation représentant les salariés estime qu’une augmentation du salaire minimum de 1,1 % est insuffisante, c’est son rôle. On n’est pas obligé d’être d’accord sur tout.
Mais refuser comme cela la voie de la concertation est irresponsable. La FGTB choisit encore une fois d’instrumentaliser des centaines de milliers de travailleurs salariés dans un but politique (peser sur la formation des gouvernements). La perspective des élections sociales l’année prochaine permet également d’expliquer cet exercice de musculation. Mais au final, ce sont bien les employeurs qui risquent de payer pour des jours de grève qui auraient clairement pu être évités.
Reste donc le deuxième volet : le groupe de travail. On ne peut plus dire que le cœur y soit vraiment. Ceci étant, UCM tiendra sa parole et étudiera loyalement les propositions qui viendront sur la table. Il est cependant évident que nous n’accepterons que des propositions raisonnables et adéquatement compensées pour nos membres.
Par ailleurs, nous n’irons pas négocier « avec une carabine dans le dos ». Si une des parties veut nous imposer ses vues avec des formules du genre « vous acceptez ou c’est la grève », ce sera sans nous.