Une étude de l’Observatoire des prix, commandée par le ministre fédéral de l’Économie, Kris Peeters (CD&V), révèle que le coût des paiements électroniques pour les commerçants a diminué, entre 2015 et 2019, de 1,8 à 26 %. Ce n’est pas ce que ressentent les commerçants. Analyse.
Dans cette étude, quatre profils de commerçants ont été analysés (boulanger, magasin de vêtement, supermarché de proximité et artisan) avec trois formules tarifaires. Il en ressort que pour la plupart des combinaisons le coût total des paiements électroniques a diminué. Le profil artisan est défavorisé par le nombre peu élevé de transactions qu’il effectue. Cette diminution est entièrement à imputer à la baisse du coût par transaction.
Kris Peeters déclare : « Au cours des dernières années, les coûts pour les paiements électroniques avec cartes de débit semblent avoir diminué, malgré la perception qui existe encore toujours auprès de certains commerçants, Ces dernières années, le marché des paiements effectués a dû faire face à de diverses innovations technologiques et donc à plus de concurrence. C’est dans l’intérêt du commerçant de comparer les différentes formules tarifaires disponibles puisque souvent il existe des alternatives plus avantageuses. »
Quels sont les coûts en question ?
Le commerçant proposant le paiement électronique est confronté aux coûts suivants :
- Coût du terminal (achat ou location + maintenance).
- Coûts fixes (installation, activation).
- Coût des transactions qui est composé de :
- scheme fee (rémunère le fournisseur du schéma de cartes de paiement à savoir Bancontact, Maestro ou Vpay),
- interchange fee (destiné à la banque qui émet les cartes de paiement) et
- service fee (destiné à l’entreprise qui possède un contrat avec le commerçant afin de traiter ses transactions électroniques, par exemple, Worldline).
Beaucoup d’acteurs et intermédiaires interviennent dans le processus de paiement, ce qui rend peu lisible et peu transparent les coûts des transactions.
De plus, trois méthodes de facturation sont possibles :
- un taux fixe par transaction,
- un taux variable par transaction et
- des packs avec un abonnement couplé à des coûts par transaction.
Ce que pensent les commerçants
La perception des commerçants qui nous revient régulièrement est que les prix augmentent. Cette vision est sans soute le reflet de la complexité, de la difficulté de comparaison et du manque de transparence des coûts liés aux transactions.
Les coûts ont certainement diminué globalement mais….
Une formule tarifaire non adaptée peut être désastreuse pour le commerçant. Par exemple, la facturation sur base d’un taux variable peut entraîner de mauvaises surprises avec une facture très lourde.
Certains commerçants comme les libraires vendent en majorité des produits à la consommation dont le prix est réglementé (journaux, tabac, loterie…). Sur ces produits, la marge bénéficiaire est faible et le coût du paiement électronique peut carrément la supprimer.
Une formule spécifique devrait leur être proposé par les opérateurs.
Le développement de nouvelles technologies de paiements digitaux (électronique et smartphone) encourage le commerçant à multiplier les modes de paiements et par conséquent les coûts qui en résultent.
Paiement électronique vs cash
Febelfin vient récemment de mener une campagne, qu’ UCM a soutenu, visant à encourager les paiements digitaux appelée « Digital payment day ».
{conseil utile} #commerçants – Souhaitez-vous permettre à vos clients de payer par carte dans votre magasin ? Voici les 4 étapes à suivre : https://t.co/2ave3LTcTv pic.twitter.com/NrN6sIEm7n
— UCM (@UCMMouvement) 23 avril 2019
À cette occasion, un site web a été réalisé afin de mieux informer consommateur et commerçant sur les paiements digitaux et notamment sur leurs avantages par rapport au paiement cash : plus sûr, facile, rapide, simple, pratique… mais aussi hygiénique et écologique.
Arnaud Deplae, secrétaire général d’UCM confirmait : « Le digital payment day n’est pas seulement une campagne temporaire mais se veut être un changement d’habitudes à plus long terme. Pratique, simple, sécurisé et sécurisant, le paiement digital doit être encouragé dans une optique « win win » pour les commerçants et ce avec des frais réduits.«