Le travailleur belge, qu’il soit indépendant ou salarié, paie trop vite trop d’impôts. Le (futur) gouvernement sera-t-il prêt, au lendemain des élections, à prendre en compte la prise de risque des entrepreneurs dans ses calculs pour réformer l’IPP ?
Selon le rapport 2018 de l’OCDE sur la pression fiscale, la progressivité de l’impôt demeure trop rapide en Belgique. On atteint encore trop vite la tranche de 50 % fixée à une rémunération de 39.660 € contre 156.244 € en France pour la dernière tranche de 45 %.
Pour faire simple, en Belgique, les travailleurs sont en moyenne taxés à 40 %.
En termes de recettes pour l’État, l’impôt des personnes physiques (IPP) représentent 44,3 milliards d’euros. À titre de comparaison, les recettes de la TVA, elles, sont de l’ordre de 30,1 milliards d’euros. Et l’impôt des sociétés, 16,8 milliards d’euros.
En d’autres mots, si l’État perçoit moins de recettes de l’IPP, il va vouloir trouver l’argent ailleurs. Et cet « ailleurs » fait toute la différence entre les partis.
On entend parler de « tax shift » budgétairement neutre pour l’État. D’un « tax cut », une réforme pas nécessairement neutre budgétairement. On parle de hausse de la quotité exemptée d’impôts, d’élargissement des tranches d’imposition les plus basses, de refonte des niches fiscales, …
Il y a urgence fiscale
Quel que soit le chemin emprunté pour cette réforme de l’IPP, pour UCM, il doit mener à un seul résultat : le travail doit être davantage récompensé. Travailler doit être le meilleur moyen de gagner sa vie.
Nous l’avons dit et écrit à plusieurs reprises, UCM a inscrit dans son mémorandum, comme top priorité, la baisse de la taxation du travail. Nous soutiendrons donc cette future réforme de l’IPP mais pas à n’importe quel prix.
Le financement de la réforme de l’IPP doit se faire en priorité sur des réductions et rationalisations des dépenses publiques.
Pour UCM, le calcul de l’impôt doit aussi tenir compte de la fluctuation des revenus liés à la fluctuation de l’activité. Qu’un chef d’entreprise ne se paie en fin de mois afin de payer en priorité ses travailleurs, honorer des factures de fournisseurs ou encore pour réaliser d’indispensables investissements, c’est une réalité qui doit être prise en compte. Dit autrement, le facteur risque doit être intégré au calcul de l’impôt.
UCM demandera aux partis membres du futur gouvernement fédéral d’intégrer cette mesure dans l’accord de gouvernement.
Cette revendication va de pair avec une politique volontariste de soutien à l’investissement.
En savoir plus
- L’article du blog sur la hausse du pouvoir d’achat
- La publication annuelle contenant des informations détaillées sur les impôts payés sur les salaires dans les pays de l’OCDE : « Les impôts sur les salaires 2018 »
- L’article « Les salaires et le coût de main d’oeuvre » publié sur Eurostat.
- Le communiqué de presse Eurostat sur « La fiscalité en 2017 »
L'auteur.e de cet article
- Chargée de Communication chez UCM depuis 2009 et aujourd'hui responsable de la communication politique. Je veille à mettre en lumière le travail et l'expertise des conseillers du service d'études, toujours au service des entreprises wallonnes et bruxelloises.