La FGTB a rejeté l’accord interprofessionnel. L’ensemble de son contenu fait toutefois l’objet d’un accord entre partenaires sociaux et gouvernement fédéral. Dans les PME, ne précipitons pas les choses.
Suite au refus de la FGTB de s’engager dans un accord interprofessionnel, les partenaires sociaux se sont réunis au sein du Conseil national du travail pour sortir de l’ornière. Objectif du banc patronal : offrir aux secteurs et aux entreprises de la sécurité pour les négociations qui s’annoncent.
L’accord interprofessionnel concerne au premier chef les salaires. Le signer permet d’encadrer les prétentions salariales des travailleurs pour deux ans. Un accord est donc un facteur de stabilité et de sécurité pour toutes les entreprises. Il a fallu négocier avec la FGTB qui refusait l’accord, et avec la CSC et la CGSLB qui l’acceptaient, pour maintenir ce qui avait été convenu en ménageant les sensibilités.
Bonne nouvelle, le fond du projet que l’UCM avait négocié et accepté est maintenu.
Sur les salaires, le fond et la forme
Le projet d’accord contenait deux éléments sur les salaires. D’abord, la marge salariale qui est l’évolution planifiée de tous les salaires. Elle est calculée par le Conseil central de l’économie par période de deux ans et s’ajoute à l’indexation. Ce calcul limite l’évolution des salaires à 1,1 % (tous coûts compris) pour 2019-2020. C’est ce point qu’a rejeté la FGTB.
C’est donc le gouvernement qui va prendre formellement la décision de limiter la marge salariale à 1, 1 %.
Le deuxième volet de l’accord prévoyait qu’une part de la marge devait être dévolue à l’évolution du salaire minimum interprofessionnel à partir du 1er juillet. L’enjeu est ici sectoriel. Certains secteurs appliquent en effet le salaire minimum à une part importante de leurs travailleurs. Une augmentation du salaire minimal aura donc un impact plus important sur ces secteurs, lesquels comptent de nombreuses PME. Les syndicats exigeaient plus de 10 % d’augmentation. Les partenaires sociaux ont tranché pour 1,1 %.
Formellement, une convention devra être signée entre le 15 juin et le 1er juillet sur ce point. Un groupe de travail va également plancher d’ici là sur des propositions supérieures à 1,1 %, avec interdiction d’augmenter les coûts salariaux.
Concrètement, dans les entreprises
La concrétisation de cet accord va seulement commencer dans les secteurs. Les commissions paritaires doivent en effet se baser sur ce qui est convenu au niveau interprofessionnel pour négocier. À ce stade, au niveau des entreprises, il faut donc se montrer prudent en matière de nouvelles demandes d’augmentation. Au risque de voir ces augmentations se cumuler avec les augmentations décidées au niveau sectoriel.