Lutter contre les pénuries d’emploi est une priorité. Le contexte est là, la volonté aussi.
Les chiffres le prouvent, le contexte est favorable à la création d’emploi et des emplois se créent. L’un des principaux obstacles à l’accentuation de cette tendance est l’inadéquation entre la niveau de qualification demandé par les entreprises et celui qui est proposé par les candidats. Ce qu’on appelle le « mismatch ». C’est lui qui place notre taux d’emplois vacants au sommet de ceux de la zone euro (3,6 % pour la Belgique, quand la moyenne s’établi à 1,9 %).
Des projets fédéraux
Le Premier ministre a rencontré les partenaires sociaux pour leur faire part de sa volonté d’en finir avec ce qui est loin d’être une fatalité.
Le gouvernement fédéral s’est attaché à l’augmentation du taux d’emploi depuis son entrée en fonction. Il a déjà agi sur le coût du travail (tax shift, 2016) et l’organisation du travail (loi « travail faisable », 2017). Il s’attaque maintenant aux emplois vacants et à la lutte contre les métiers en pénurie. Bien que ces matières relèvent principalement du niveau régional, une coordination avec le fédéral est nécessaire.
C’est le premier message qu’a tenu à délivrer l’UCM lors de cette rencontre : pas de cacophonie.
Lorsque par exemple, le régional prend une mesure (prime) pour aider les apprenants, il importe que le fédéral emboîte le pas en créant un régime fiscal adéquat pour ne pas saper le travail des collègues. Le gouvernement se prépare donc à faire des propositions sur ces questions.
La deuxième revendication de l’UCM à l’égard du gouvernement est de ne pas saper la concertation sociale.
On le sait, un accord interprofessionnel attend (ou pas) les partenaires sociaux à la fin de l’année. Or, pour pouvoir conclure, il faudra une marge de manœuvre. Par exemple, sur la question des efforts de formation, les partenaires sociaux ont conclu un accord qui a été repris dans la loi « travail faisable » (Loi Peeters, 5 mars 2017). Cet accord donnait aux commissions paritaires, un certaine latitude pour atteindre les objectifs de formation (5 jours par an par travailleur). Si une loi devait venir changer les règles en cours de route, la négociation n’en sera que plus dure.
Pour lutter contre les pénuries d’emploi, l’UCM propose une solution originale. Permettre aux groupements d’employeurs de pouvoir s’inscrire dans l’alternance.
Cette solution est actuellement impossible. Les groupements d’employeurs ne peuvent conclure que des contrats de travail (CDI, CDD, étudiant). En créant cette ouverture, les entreprises membres d’un groupement pourraient accueillir un apprenant pour le nombre d’heure qui leur est nécessaire, pas plus. L’apprenant pourrait, lui, multiplier les expériences tout en bénéficiant d’un contrat stable. Enfin les opérateurs de formation pourraient se délester d’une part de l’organisation de l’apprentissage sur les groupements.
Ce qui est certain, c’est que l’alternance reste l’une des meilleurs porte d’entrée vers l’emploi (salarié et indépendant). Stimuler et soutenir cette filière reste l’un de nos principaux combats.