Le sujet fait souvent débat : comment stimuler la croissance des PME en Wallonie ? Mais derrière cette question se trouve bon nombre de préjugés auxquels il est important de tordre le cou !
Toutes les entreprises n’ont pas vocation à devenir des start-up qui affichent un taux de croissance à deux chiffres et font la Une des magazines. Entreprendre c’est répondre à différents besoins : l’envie de créer une activité prospère mais aussi et souvent simplement concrétiser un projet personnel, réussir à vivre de l’une de ses passions ou être son propre patron.
Ces entreprises-là n’ont pas les yeux rivés sur leur croissance mais cela n’en reste pas moins des entreprises qui méritent tout autant le soutien et le respect des banques ou des responsables politiques.
Il existe en Wallonie de nombreuses entreprises en croissance et même en forte croissance. Ainsi, selon la dernière enquête de l’UCM, 20 % des PME wallonnes affichent un taux de croissance de leur CA de plus de 10 % au cours des trois dernières années. Pour les autres, le potentiel est là : 17 % de nos PME n’arrivent plus à suivre tellement elles reçoivent des commandes.
Quant au manque d’ambition dont ferait preuve les entrepreneurs wallons, il est démenti par les chiffres : plus de deux tiers d’entre eux (71 %) veulent développer ou redéployer leurs activités et quatre sur dix tablent sur une croissance de plus de 10 %.
Les recettes pour concrétiser cette volonté de se développer sont divers et variés ! Certains ne jurent que par la nécessité d’une base industrielle forte et d’entreprises structurantes mais la plupart des PME (63 %) n’ont aucune relation commerciale directe avec une entreprise de plus de 50 salariés.
D’autres misent sur l’exportation et l’innovation (part du CA issu de produits innovants). Nos chiffres montrent que tel est bien le cas, mais aussi qu’il n’est pas possible d’exporter dans tous les secteurs de la même manière.
Mais ces efforts ou ces choix resteront lettre morte si, comme nous le pensons à l’UCM, ils ne vont pas de pair avec la levée des obstacles à la croissance que les PME rencontrent quand elles veulent se développer : le coût du travail, la fiscalité, les charges administratives, … De quoi permettre aux entrepreneurs de dégager du temps – et de l’argent – pour le développement de leur business qu’ils connaissent mieux que personne.
Rappelons que dans 60 % des cas, les entrepreneurs n’ont réussi à consacrer que moins de 10 heures pour le développement de leurs activités au cours des trois dernières années et (68,6 %) ont consacré moins de 5.000 € aux changements mis en œuvre.
En savoir plus :
- Résultats de l’enquête « Déterminants de la croissance des PME »
L'auteur.e de cet article
- Chargée de Communication chez UCM depuis 2009 et aujourd'hui responsable de la communication politique. Je veille à mettre en lumière le travail et l'expertise des conseillers du service d'études, toujours au service des entreprises wallonnes et bruxelloises.