Léger mieux au niveau de l’accès au crédit pour les PME. Mais il reste des efforts à faire. Comme mettre en place un cadre favorisant l’autofinancement des starters et mieux encadrer les « clauses de réemploi », en cas de remboursement d’un prêt anticipé.
Au mois de mai 2017, 505 entrepreneurs francophones ont répondu à notre enquête sur l’accès au financement des PME. Quels en sont les principaux enseignements ?
Lorsqu’on demande si l’accès au crédit est plus difficile qu’il y a 5 ans, la réponse est « oui » pour plus de 6 entrepreneurs sur 10 (66,8 %). Le taux de refus, lui, a légèrement baissé (23,6 % au lieu de 23,9 %) mais reste plus important pour les starters.
L’insuffisance des garanties et d’apport propre demeurent les principaux motifs de refus.
Pourtant, les entrepreneurs investissent dans leur activité : 80 % des répondants déclarent recourir au moins partiellement à l’autofinancement. En terme de montant, c’est même la deuxième source de financement après le crédit bancaire.
Voilà pourquoi, l’un des premiers besoins en termes de financement exprimé dans l’enquête est la mise en place d’un cadre fiscal favorable à l’autofinancement qui bénéficierait directement au fondateur d’une starter, ce que nous sommes en train de défendre auprès du gouvernement fédéral.
La baisse des taux d’intérêt a très peu modifié la manière dont les entrepreneurs se financent. Elles sont peu nombreuses à avoir racheté des prêts en cours. La présence de clauses de réemploi excédant six mois d’intérêt dans de nombreux contrats explique en grande partie cet immobilisme.
Que souhaitent les entrepreneurs ? Que ces clauses soient limitées dans le temps, en particulier lorsqu’une entreprise rembourse anticipativement pour des raisons économiques ou qu’elle rembourse sans changer de banque. La clause de réemploi ne devrait pas dépasser trois mois d’intérêts.
Les outils publics de garanties (comme la Sowalfin et la Socamut en Wallonie) sont connus par près de la moitié des répondants. Les nouvelles mesures comme le prêt coup de pouce et le tax shelter obtiennent des résultats très encourageants. Ces deux nouveautés sont très appréciées par les entrepreneurs qui sont plus de 80 % à les juger (très) utiles.
Par contre, on note une réelle insatisfaction par rapport aux garanties demandées par les banques. Elles sont considérées comme disproportionnées par plus de deux tiers des entrepreneurs (68,7 %).
Nous souhaitons donc, à l’UCM, que les banques utilisent en priorité les systèmes de garanties publiques, avant de demander des garanties personnelles.
Enfin, le lien entre les banques et les organismes d’accompagnement des starters doit être encore renforcé. En cas de refus, les banques renvoient très rarement vers ces organismes alors que certains entrepreneurs, en particulier les starters, expriment clairement le besoin d’être plus accompagnés.
En savoir plus :
- Le financement des PME en infographie
- Les résultats de l’étude UCM sur le financement des PME (ppt)
L'auteur.e de cet article
- Chargée de Communication chez UCM depuis 2009 et aujourd'hui responsable de la communication politique. Je veille à mettre en lumière le travail et l'expertise des conseillers du service d'études, toujours au service des entreprises wallonnes et bruxelloises.