Les régimes de pensions nécessitent un dépoussiérage puissant. Un nouveau contrat sociétal s’impose : des objectifs sociaux clairs, des mécanismes transparents et maniables.
Tout indique que le système à points contient les meilleurs mécanismes dans ce but. Pour créer ce nouveau contrat sociétal. Avec une série de paramètres à fixer par les interlocuteurs sociaux.
L’UCM participe au travaux du Comité national des Pensions. Les réformes sont à l’agenda et nous n’en sommes qu’au début des discussions.
Transparence et maniabilité
Nous avons déjà à plusieurs reprises exprimer notre intérêt pour un tel système à points. Pas tant pour la maîtrise budgétaire quasi-magique qu’il présenterait mais pour la transparence et la maniabilité de ces mécanismes. Avec un tel système, il est beaucoup plus aisé de mettre en oeuvre des corrections maîtrisées pour les métiers pénibles, pour la pension à temps partiel, pour des possibilités de splitting des points au sein d’un couple, aussi de faciliter le passage d’un régime de pensions à l’autre. C’est ce qu’on appelle les carrières mixtes, la norme aujourd’hui.
Tous ces aspects sont très difficiles voire impossible à rencontrer avec nos régimes actuels de pension.
Et si je n’ai pas envie de partir à la pension à 67 ans ? C’est mon choix !
Partir plus tôt ou plus tard à la retraite devient aujourd’hui de plus en plus difficile. On nous dit (et c’est vrai) que c’est une nécessité sociétale, pour juguler les dépenses de pension. Tant pis si cela ne correspond pas à vos aspirations ou à la complexité de votre situation (aussi par rapport à la santé économique de votre activité indépendante).
Pourtant en ce mois de mars 2017, nous avons reçu à ce Comité un exposé sur les atouts de ce système en matière de flexibilité : on parle ici de liberté pour chacun de choisir d’anticiper (éventuellement partiellement) son départ à la pension ou de le retarder. Et ce, en fonction de ses besoins et de ses envies propres.
Et moyennant des corrections actuarielles (adaptation du montant de pension en fonction du choix opéré) : celui qui choisit de partir à la retraite un an plus tôt, va potentiellement bénéficier de sa pension pendant 19 ans plutôt que pendant 18 ans, c’est vrai. On parle ici de l’espérance de vie. Donc son montant de pension (payé bien entendu pendant toute la retraite !) sera multiplié par un coefficient 18/19e. C’est pour l’exemple.
À l’inverse, si je veux rester actif plus tard, je peux reporter mon départ à la pension, et bénéficier moins longtemps d’une pension mensuelle plus élevée (coeffficent de 20/19e par exemple).
La question posée par cet exposé est simple. Sommes-nous davantage intéressés par un système sans corrections actuarielles mais où le choix de la date de pension est très strictement encadré, voire imposé, ou souhaitons-nous disposer individuellement d’une fenêtre de liberté mais dans un cadre responsabilisant ? On en discute avec vous sur notre Think Tank UCM Lab.
Et nous poursuivons les travaux au Comité national des Pensions.
En savoir plus :
- Regards économiques de mars 2017 : http://www.regards-economiques.be/index.php?option=com_reco&view=article&cid=169
- Notre infographie « Vers un système de pension à points
- Baromètre de la sécurité sociale by UCM (2016) où le premier souci des sondés est la retraite.
L'auteur.e de cet article
- La sécurité sociale des travailleurs indépendants reste un levier important pour développer l'entreprenariat. J'écris ici, avec le Service d'Etudes, pour défendre les intérêts des indépendants en matière de pensions, de droit passerelle, d'assurance maladie-invalidité,... N'hésitez pas à réagir et à commenter.
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