Plusieurs parlementaires de la majorité se sont prononcés pour une suppression des éco- chèques et pour leur remplacement par une indemnité nette…L’idée semble excellente. C’est plus simple, c’est moins cher…
Minute ! Pour avoir un semblant d’intérêt, il faudrait que l’indemnité nette qui remplacerait les éco-chèques, le reste ! Or, à ce jour, personne n’est en capacité de garantir qu’un prochain gouvernement à la recherche de « rendements budgétaires » décide que l’indemnité nette deviendra brute au grand dam des employeurs et des travailleurs qui se retrouveront à devoir payer des charges (impôts et ONSS) sur ce système.
C’est justement ce que vient de dire le Conseil d’Etat en estimant qu’une indemnité versée en argent ne peut être considérée autrement que comme du salaire, donc du brut.
Ce n’est pas une fiction. On a déjà connu ce phénomène avec le système de bonus liés aux résultats. Au départ, seuls les employeurs étaient impactés jusqu’à ce qu’en 2013, le gouvernement décide que les travailleurs aussi devront être prélevés sur ce qui peut leur être versé.
Par ailleurs les commerçants, singulièrement les petits (41 % des éco-chèques sont dépensés dans le petit commerce), peuvent se féliciter du système qui stimule la consommation en Belgique. Les éco-chèques ne peuvent être épargnés et ne peuvent être dépensés à l’étranger. C’est intéressant.
Que le système reste cher et complexe, c’est une évidence. L’UCM est d’ailleurs au travail à la fois pour faire baisser les tarifs auprès des émetteurs et pour simplifier l’utilisation de la liste des produits « achetables » avec des éco-chèques.
Cependant, faire table rase du système est risqué pour les employeurs et les travailleurs et ne serait pas une bonne affaire pour les commerçants. Des commerçants dont beaucoup ont déjà investi pour passer aux éco-chèques électroniques, synonymes de baisse de charges administratives et financières.